L’avenir de la centrale de Cordemais de nouveau en suspens
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« Si les cheminots se battent pour la défense du service public du rail, la lutte menée par les travailleurs du secteur énergétique porte avant tout sur le service public de l'électricité et du gaz ». Sébastien Menesplier, secrétaire général de la FNME CGT a donné le ton lors de la conférence de presse de sa fédération syndicale, le 18 avril à Montreuil, la veille de la journée d'action interprofessionnelle du 19 avril. En matière de convergences des luttes, la CGT Énergie n'est pourtant pas en reste puisqu'elle avait annoncé dès la fin mars un calendrier d'actions calées sur celles des cheminots entre le 3 avril et 28 juin.
Un agenda où se sont intercalées, depuis, les dates des 24 et 26 avril avec les cheminots et les étudiants et un nouvel appel à l'action dans la fonction publique le 22 mai. Mais convergences de luttes ne signifie nullement le gommage des revendications de branche et de secteur, ou la relégation à un rôle de contestation sans projet. Tout en se joignant aux différentes mobilisations, la CGT Énergie entend y porter ses propres revendications. Et ce dans le cadre du débat public actuellement en cours sur la programmation pluriannuelle de l'énergie pour la période 2019-2023.
« Nous sommes dans un projet de société », indique d'emblée le leader de la fédération. L'énergie est un bien commun qui doit répondre à l'intérêt général. Depuis vingt ans, on a organisé la concurrence, la libéralisation du marché et la déréglementation du secteur. Tout ceci a déstructuré le service public. Aujourd'hui, il faut renationaliser ». À cet égard, la fédération demande un bilan de la déréglementation du secteur et la restructuration de l'ensemble des filières dans un service public répondant aux besoins des usagers et de tous les acteurs. La CGT dénonce le fait que la réponse aux besoins du capital s'est substituée à celle des usagers.
Elle demande que la priorité revienne à la lutte contre la précarité énergétique, le réchauffement climatique et l'intérêt général. Outre la sortie du secteur concurrentiel de l'énergie et la nationalisation, elle demande la création d'un pôle public de l'énergie qui serait un « outil démocratique de gestion national ». Comme arme concrète contre l'exclusion et la précarité, et alors que la concurrence se traduit au final par un alourdissement des factures pour le consommateur, la FNME CGT préconise enfin d'appliquer une TVA à 5,5 % sur l'ensemble de l'énergie (contre 20 % aujourd'hui). Par ailleurs, elle exige l'arrêt immédiat des suspensions ou réduction d'alimentation pour les foyers ayant des difficultés financières.
Cohérente avec elle-même, la CGT va entreprendre des actions militantes de haut niveau sous forme de rétablissement de l'électricité et du gaz pour les familles en détresse privées de gaz ou d'électricité. Plutôt que des actions de coupure aveugles, elle annonce qu'elle privilégiera des actions ciblées envers des entreprises et grands groupes aux pratiques antisociales, antisyndicales, ou qui licencient. Il est aussi prévu des basculements d'heures pleines en heures creuses, dans les grandes villes ou encore le blocage des informations de consommations transmises par les compteurs Linky.
Sébastien Menesplier indique soutenir entièrement ce type d'actions qui sera organisé avec les structures territoriales de la CGT (unions départementales, fédérations), mais aussi les mairies avec des élus qui s'engagent ou des associations : « Toutes ces actions, nous les assumons et nous les revendiquons. Pour les syndicalistes que nous sommes, l'énergie est vitale. Nous ne pouvons concevoir, pour des raisons humaines, que des foyers soient privés d'énergie. Nous avons beaucoup de Robin des bois dans le pays. Il y a ceux qui, comme le président, sont les Robin des bois des riches et ceux qui s'organisent pour être les Robin des bois des plus pauvres. »
D'ici à la fin juin, de nombreuses actions hebdomadaires sont déjà programmées. Aucun signe n'indique qu'elles ne se poursuivront pas encore au-delà. Dans l'énergie en particulier, les réformes déjà annoncées par le gouvernement sur les régimes spéciaux ne promettent pas une accalmie du climat social. « Là aussi, c'est un sujet de plus sur lequel nous nous battrons », avertit le leader syndical. « Le régime spécial de retraite des électriciens et gaziers fait partie du statut national dont nous sommes fiers et qui est attaché au service public. Les convergences de luttes actuelles ont aussi pour objet non seulement de préserver les garanties collectives de haut niveau, mais aussi gagner de nouveaux droits. »
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