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SNCF

La grève des cheminots continue

25 mai 2018 | Mise à jour le 29 mai 2018
Par | Photo(s) : François Guillot / AFP
La grève des cheminots continue

Laurent Brun, le secrétaire national de la CGT Cheminots (à gauche) et Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT (à droite), s'adressent à la presse après une rencontre à Matignon avec Edouard Philippe dans le cadre des négociations sur le projet de révision de la SNCF

Après les annonces insuffisantes du premier ministre, Édouard Philippe, l'intersyndicale CGT-CFDT-Sud-Unsa poursuit la grève des cheminots contre le projet de réforme ferroviaire. Et la CGT exige une table ronde pour fixer les engagements du gouvernement.

La grève des cheminots continue. La CGT cheminots l'a annoncée en sortant de son entretien avec le premier ministre, Édouard Philippe, ce matin du 25 mai. « On continue le conflit, le combat », a déclaré son secrétaire général, Laurent Brun.

« Le premier ministre n'a pas fermé la porte » à la demande de table ronde formulée par la CGT cheminots, « il a dit qu'il réfléchissait au sujet et nous donnerait une réponse très prochainement », a rapporté le syndicaliste, soulignant que c'est « la responsabilité du gouvernement de trouver des solutions de sortie du conflit ». Aujourd'hui, « la mobilisation est plus que jamais nécessaire. Nous attendons que ces négociations et cette table ronde soient annoncées le plus vite possible […] Les cheminots sont prêts à continuer le combat aussi longtemps qu'ils n'auront pas de garantie sur les éléments de leurs revendications », a-t-il affirmé alors que le 23 mai, après 21 jours de grève depuis le 3 avril, plus de 90 000 d'entre eux s'exprimaient sur la réforme ferroviaire du gouvernement dans une vot’action. Et votaient contre à plus de 90 %.

Concernant l'annonce de la reprise de 35 milliards d'euros de la dette de la SNCF, « c'est une reprise significative », a reconnu le leader des cheminots CGT, mais « nous avons interpellé » le premier ministre « sur le montant qu'il resterait », car d'ici la fin du quinquennat la dette « va augmenter ».

Sur les petites lignes et les « montants nécessaires pour [leur] régénération », la CGT estime ne pas avoir « de garanties sur l'engagement de l'État sur la régénération du réseau » malgré l'annonce de la ministre des Transports, Élisabeth Borne, présente aux côtés de M. Philippe, qu'« un débat parlementaire aurait lieu d'ici un an pour l'évaluation complète des besoins en vue de la préparation des prochains CPER » (contrats de plan État-région).

Pas d'éclaircissement significatif non plus au chapitre de la convention collective nationale du transport ferroviaire à négocier. « Il n'y a rien » en face du statut de cheminot alors qu'il n'y aura plus d'embauches au statut à partir du 1er janvier 2020. De plus, « le gouvernement laisse au patronat la responsabilité de négocier une convention collective de haut niveau […], sans d'ailleurs définir le périmètre des salariés qui seront dans cette convention collective », a dénoncé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Quant à l'unité du front syndical, la prochaine réunion de l'intersyndicale CGT-Unsa-SUD-CFDT – dont la date reste à déterminer – sera l'occasion de vérifier « si certaines organisations syndicales veulent sortir du conflit », a mesuré le leader des cheminots CGT. Mais pour l'heure, la grève « continue avec le calendrier fixé », car « nous avons besoin de la mobilisation pour aller jusqu'au bout » du processus parlementaire, a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

Si rien n'intervient avant, la prochaine commission mixte paritaire programmée mi-juin pourrait constituer un moment décisif pour la mobilisation unitaire.