Conférence sociale : tout ça pour ça !
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Augmenter les salaires dans le cadre de négociations annuelles (NAO) sérieuses : tel était l’objectif de la mobilisation des salariés de la société d'études Atos ce 26 juin, à l'appel de l'intersyndicale, Unsa-CFDT-CFTC-FO-CGT. Depuis les trente sites d’Atos de France, l’ensemble des élus et mandatés des personnels se rassemblaient pour la troisième fois consécutive devant les portes du siège d’Atos à Bezons (95) pour protester contre la politique salariale du groupe, et ses séquelles nocives en cascade.
« Majoritairement ingénieurs et cadres, nous ne sommes pas “mal-payés” dans l’absolu. En revanche, nous dénonçons, à l’unisson avec l’intersyndicale, la politique salariale de Thierry Breton [(PDG d’Atos-Bull et ex-PDG de France Télécoms lors de la vague de suicides dans l'entreprise, NDLR], politique qui fait fi des qualifications et de l'inflation », explique Éric Alliaume, coordinateur CGT d’Atos Sophia-Antipolis.
Ainsi, les NAO se soldent au mieux par 0,2 % d’augmentation générale depuis des années, voire, au pire, par l'absence de toute augmentation.
En outre, les professionnels subissent un « étau générationnel ». D'une part, les rémunérations des plus jeunes, pourtant embauchés le plus souvent à bac plus 5, sont au minimum avec la promesse tacite (mais jamais tenue) d’une évolution de carrière. Qui plus est, « depuis un an, les jeunes embauchés ne le sont plus au statut de cadre, mais de cadre assimilé, et ne se font aucune illusion sur leur avenir dans l’entreprise ».
De l'autre, les salaires des seniors ne progressent pas. Ainsi, les 40 ans et plus sont poussés vers la sortie par le biais de l’augmentation zéro. « À partir de 40 ans, les augmentations individuelles ne sont plus appliquées », précise Éric Alliaume. Ils ne bénéficient ni de l’ancienneté ni de l’expérience acquise.
Résultat : les plus jeunes savent ce qui les attend et cherchent à se faire embaucher ailleurs. D'où « un vrai problème de fuite des cerveaux et de transfert des compétences », précise Éric Alliaume. Le turn-over frôle les 30 %, principalement chez les primo-arrivants, tandis que les plus âgés restent tout de même tant que c'est possible, pour faire bouillir la marmite ou pour rembourser leurs crédits immobiliers.
Pourtant, en trois ans, le chiffre d’affaires d'Atos a été multiplié par trois, au profit des actionnaires. Dans ce contexte, l'entreprise tend à recourir à la sous-traitance. « À Sophia-Antipolis, nous en sommes à 30 % de sociétés de services sous-traitantes qui travaillent sur notre site, et, sur d’autres unités d’Atos, on atteint déjà les 50% », s’inquiète le syndicaliste.
Pas facile pour autant pour les organisations syndicales de mobiliser ces professionnels. S'ils partagent les mêmes revendications, beaucoup, notamment parmi les plus jeunes, ont encore une vision très individualiste de la vie professionnelle, explique le syndicaliste. Cette fois, ils se sont tout de même retrouvés dans une lutte commune et unitaire.
C'est ainsi que, très soudée, l’intersyndicale Unsa-CFDT-FO-CFTC-CGT d’Atos ne cesse de multiplier les actions et les appels à la grève depuis début juin. Devant le siège d’Atos à Bezons, mardi 26, elle a empêché la tenue d’un comité de groupe afin d’obtenir la promesse d’une rencontre directe avec le PDG pour négocier enfin sur les salaires. Pour cela, et en dépit des absences de Thierry Breton, la pétition de l'intersyndicale a déjà recueilli 5000 signatures. Thierry Breton pourra-t-il encore longtemps esquiver ?
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