Clestra : un dépôt de bilan qui menace plus de 130 emplois
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Un chiffre d'affaires en hausse et des effectifs en baisse : c'est ce à quoi sont aujourd'hui confrontés les salariés de Haribo, filiale d'un groupe allemand qui compte deux usines en France, l'une à Uzès (Gard) et l'autre à Marseille (Bouches-du Rhône), où se trouve également le siège social. Mais le syndicat CGT, qui organisait mardi 3 juillet une conférence de presse à Marseille, dénonce une stratégie d'abandon des productions françaises de la part du groupe. Les militants aspirent au contraire à reconquérir la production de ce qui se vend sur le territoire national, en s'appuyant sur un marché florissant, sur un outil de production existant, et sur des savoir-faire qui ne sauraient être gaspillés.
En fait, le marché des bonbons Haribo ne cesse de progresser en France, explique la CGT. Le chiffre d'affaires a même plus que doublé en dix ans, passant de 120 à 255 millions d'euros. Mais, alors qu'en 2006 les deux usines françaises produisaient 96 % des ventes, elles n'en fabriquaient plus que 69 % en 2016, avec des conséquences importantes pour l'emploi puisque les effectifs sont passés entre 2006 et 2017 de 850 à 706 salariés.
Pour le groupe, il s'agit de produire dans des pays où le travail est payé moins cher, tels que l'Autriche, la Hongrie, l'Espagne. En outre, en 2020, une nouvelle usine à Grafschaft (Allemagne) devrait permettre de produire quelque 200 000 tonnes par an, soit quatre fois la capacité française. La CGT ne se situe pas dans une démarche nationaliste, comme l'explique Guillaume Brante ce mardi ; mais elle revendique de produire sur le territoire français ce qui s'y consomme, d'autant que les deux usines sont particulièrement importantes en matière d'emplois induits, notamment dans le Gard, qui souffre d'une carence d'industries. Il s'agit également, souligne-t-il, d'une préoccupation écologique pour éviter les transports inutiles.
Déjà, en 2016, la direction d'Haribo avait présenté un plan dit « Profil 2020 », annonçant le maintien des volumes de production jusqu'en 2020 à la condition que les salariés acceptent une baisse des coûts de production passant par la remise en cause des accords sociaux et par la suppression de 110 emplois à l'horizon 2019. La CGT, qui représente 47 % des voix dans l'entreprise, s'y est alors opposée. Mais face à un tel chantage, le plan a été finalement adopté. Ce qui n'a pas empêché la CGT de remporter massivement les élections professionnelles de 2017, souligne Guillaume Brante, démontrant que si les salariés ont cédé face à un tel chantage, ils n'en font pas moins confiance au syndicat pour poursuivre la lutte.
Plusieurs activités sont d'ores et déjà externalisées. Contre la stratégie du groupe qui met les usines et les salariés des différents pays en concurrence, la CGT propose à ceux de Marseille et d'Uzès de se mobiliser pour la reconquête industrielle et pour l'emploi. Il s'agit aussi, expliquent les militants, de valoriser maîtrise technologique et savoir-faire. Elle a aussi décidé de s'adresser tout l'été aux consommateurs et aux élus locaux, directement concernés par la nécessaire reconquête industrielle sur les bassins d'emploi.
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