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DIALOGUE SOCIAL

Macron tente de séduire syndicats et patronat

18 juillet 2018 | Mise à jour le 18 juillet 2018
Par | Photo(s) : Ian Langsdon / AFP
Macron tente de séduire syndicats et patronat

Le 17 juillet, dans la foulée du mini-sommet social, Emmanuel Macron a appelé les entreprises à prendre « des engagements en matière de créations d'emplois et d’embauches d’apprentis »

Après la fête en hommage à l'équipe de France victorieuse lundi, syndicats et patronat étaient reçus, hier, à l'Élysée pour discuter des prochains dossiers sociaux. Un début de dialogue renoué, mais les perspectives restent inquiétantes, notamment celles concernant l'assurance-chômage.

Alors que la joie et la ferveur de la victoire des Bleus battaient encore leur plein, mardi 17 juillet, au lendemain de leur retour en France coupe du monde de football à la main, les huit principaux leaders syndicaux et patronaux, étaient reçus par Emmanuel Macron, pour un « mini-sommet social ». Faut-il y voir une volonté de revenir à une République contractuelle et au jeu à trois, État-organisations patronales-syndicales ?

En pleine euphorie, c'est en tout cas un autre match qui se joue : sur la forme, l'Élysée veut afficher un geste d'invitation au dialogue ; sur le fond, c'est de la négociation de l'assurance-chômage, de la réforme des retraites, du plan pauvreté, entre autres, qu'on va commencer à évoquer.

Une année de réforme au pas de charge

Si les syndicats ont globalement relevé un changement de ton de nature à redonner une place aux partenaires sociaux, ils restent inquiets à l'approche d'une rentrée sociale chargée. D'autant que les différentes réformes votées à la hâte, et parfois même assénées malgré la contestation sociale ces derniers mois ont confirmé la réalité ouvertement libérale du projet gouvernemental. Réforme du Code du travail par ordonnances, hausse de la CSG et suppression de certaines cotisations sociales, de la formation professionnelle et de l'apprentissage… le passif est lourd.

La CGT pas dupe

Sur la forme, « M. Macron a, lui-même, convenu que l'année dernière avait été à son rythme à lui et sans écouter beaucoup », a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Reconnaissant que cette rencontre constituait « une forme de reconnaissance de la réalité du syndicalisme », il a rappelé son souhait que le chef de l'État reçoive « aussi séparément » les organisations, pour que chacune puisse développer ses propositions.

Sur le fond, le leader syndical a été très clair : « J'attends qu'il change de politique sociale », appelant aussi le chef de l'État à « arrêter de diviser les Français » et à « arrêter de dire que ceux qui ont un peu sont des privilégiés par rapport à ceux qui n'ont rien du tout ». Sur les négociations de nouvelles règles d'indemnisation l'assurance-chômage à l'approche, « de nouveau on culpabilise les chômeurs » alors qu'un sur deux « ne perçoit aucune indemnité ».

Rappelons que le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux d'entamer à la rentrée une nouvelle renégociation des règles du régime, la troisième depuis début 2017. Une « phase de diagnostic » se tiendra « en septembre », avant la négociation à proprement parler, qui durera « quatre mois » pour « aboutir fin janvier début février » 2019, a indiqué l'Élysée.

Les entreprises appelées à l'effort pour l'embauche

Alors Philippe Martinez a rappelé qu'il attendait du chef de l'État « qu'il parle de pouvoir d'achat, d'augmentation des salaires, d'augmentation des pensions » de retraite, celui-ci recevait dans la foulée, mardi après-midi, une centaine de patrons, dont ceux des principaux groupes français, pour leur demander de prendre « des engagements immédiats, visibles, de créations d'emplois et d'embauches d'apprentis », notamment dans les quartiers difficiles. Il n'y aurait plus qu'à compter sur leur bonne volonté…