Renault, sortie de route ?
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À l'appel de la FTM-CGT et de l'UD CGT 33, une manifestation a lieu aujourd'hui, jeudi 25 octobre, à Bordeaux autour de Ford Blanquefort et des sous-traitants automobiles de la région Nouvelle Aquitaine.
« Il s'agit de combattre la course aux dividendes, de consacrer les profits à la recherche et au développement et également au financement des 32 heures, explique Denis Bréant, responsable de la filière automobile à la FTM-CGT. Il faut produire et concevoir là où on vend de la sous-traitance. »
Le choix de mobiliser la filière automobile à Bordeaux se justifie aussi par l'actualité brûlante : des menaces de fermeture qui pèsent sur l'usine Ford de Blanquefort (près de Bordeaux), alors même qu'un nombre important d'équipementiers automobile sont dans la tourmente (GM&S, MetalTemple, Delphi, Bosch…). S'y ajoutent la dégradation des conditions de travail, l'accentuation de la précarité et plus globalement la crainte de la désindustrialisation.
« Entre 2005 et 2014, 240 000 emplois de l'automobile ont été supprimés en Europe occidentale. Dans le même temps, ces mêmes emplois augmentaient de 160 000 en Europe de l'Est. On ne dispose pas encore des chiffres pour l'Afrique, mais à l'évidence, avec cette politique de recherche de rentabilité à court terme, on va à la catastrophe. La manifestation d'aujourd'hui doit permettre d'associer la population et d'amorcer un débat public sur l'industrie », poursuit le dirigeant syndical.
À l'image des salariés de GM&S, à l'origine d'un projet de loi sur la sous-traitance qui a récemment donné lieu à la création d'une commission spécifique à l'Assemblée nationale, la CGT entend mettre sur la table un certain nombre de projets.
À l'heure où le gouvernement prône le tout électrique pour l'automobile, la CGT demande à explorer d'autres pistes. « Il faut privilégier le mix énergétique, le véhicule propre, le diesel propre… » poursuit Stéphane Obé. La CGT souhaite amorcer un débat public sur les enjeux industriels en cultivant les convergences. Parmi celles-ci, l'une des plus évidentes est interne aux filières industrielles, comme notamment entre la sidérurgie et l'automobile.
« Le gouvernement ne peut pas se contenter de dire qu'il mettra un euro pour chaque euro investi par le privé », poursuit Stéphane Obé, faisant explicitement référence aux dernières déclarations de Bruno Le Maire sur le dossier Ascoval. « C'est le cas pour Ford où les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités. » Pour l'heure, le sort de Ford Blanquefort est lié à un projet de reprise, mais qui ne saurait suffire sans une aide conséquente. « Le gouvernement ne peut pas être passif sur des dossiers stratégiques. Chez Ford, il doit intervenir par une prise de participation ou une nationalisation partielle ou temporaire », avance encore le dirigeant départemental de la CGT. Chez Ascoval ou Ford, la balle est donc aujourd'hui clairement du côté du gouvernement.
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