Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
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« On oppose souvent la vieille industrie à l'industrie 4.0. Or le 4.0 est depuis longtemps dans les entreprises et il faut sortir de ce débat de premiers de cordée. Multiplions les initiatives avec ceux qui sont les meilleurs connaisseurs du travail : les collègues qui savent à quoi et à qui servent les projets technologiques. » Devant , une centaine de syndicalistes CGT du Grand Est, issus de secteurs aussi différents que la sidérurgie, l'automobile, l'énergie et l'agroalimentaire ou le bois-papier, le secrétaire général de la CGT est venu saluer le travail de réflexion entrepris localement par les syndicats.
Et de faire le lien avec le service public, qui est un facteur d'installation de l'industrie, tout autant qu'il ne tarde pas non plus à disparaître au gré des fermetures d'usines. D'où cette proposition d'une inversion de la spirale de la désertification des territoires par des mesures telle que « la clause sociale » à intégrer dans les appels d'offres publics.
« L'industrie sans le social ne peut pas fonctionner », relève encore le dirigeant syndical, indigné par l'accroissement de la précarité et de l'intérim ainsi que par la politique de Renault. La firme au losange est ainsi confrontée aux pertes de compétences qu'elle a générées et se trouve aujourd'hui dans l'incapacité de sortir chez Sovab le moteur hybride qu'elle doit y produire pour combler son retard technologique.
Récemment, la commission nationale de l'industrie a retenu 124 territoires dont 14 en Grand-est pour aider au maintien et au développement de l'emploi industriel. La CGT Grand Est a décidé de s'en emparer en croisant les filières et en mobilisant notamment autour de deux projets concrets : la création d'une aciérie électrique, d'une part, et l'installation d'une usine de batteries électrique en Moselle. Les convergences entre la sidérurgie – qui produit sur place des aciers spéciaux – et l'ensemble de la filière automobile, très présente dans la région, semblent de bon sens.
Contrairement aux idées reçues, la sidérurgie ce n'est pas le passé. Yann Amadoro, délégué CGT d'Ascométal d’Hagondange est venu à ce propos témoigner de la mobilisation qui a permis de gagner de nouveaux investissements dans un four. Philippe Verbeke, responsable de la filière sidérurgie, a à son tour fait part de la récente victoire des salariés d'Ascoval dans le Nord.
Pascal Marié, chercheur au centre de R&D d'ArcelorMittal à Mézières est venu à ce propos rappeler que de nouvelles technologies de captation du CO2 avaient été mises au point dans la région. Par ailleurs, une aciérie électrique a pour particularité de participer à l'économie circulaire en recyclant la ferraille abondante sur place, tandis qu'aujourd'hui les circuits de l'acier importé de Chine ou expédié pour être fondu en Turquie confinent à la folie du point de vue écologique.
Denis Schnabel, secrétaire, secrétaire régional CGT, précise encore cet autre projet qui lie sidérurgie et automobile : « Nous revendiquons la création d'une usine de batteries sur le Grand Est pour répondre aux défis d'avenir. Là aussi, nous souhaitons travailler cette question de manière plus approfondie, y compris en creusant la piste portant sur les motorisations liées à l'hydrogène. »
Les participants à cette journée d'étude n'ont pas épuisé le sujet des propositions industrielles régionales, qui nécessiteront de nombreuses autres initiatives. Dans une région particulièrement inquiète de l'impact sur l'emploi de la fermeture annoncée de la centrale nucléaire de Fessenheim, une prochaine journée de réflexion est d'ores et déjà programmée autour de l'énergie avec les problématiques de la formation et du démantèlement de la filière nucléaire.
Le jour même où le président de la République lançait son grand débat national, la CGT entendait, elle, rappeler qu'on doit débattre des question industrielles sur les territoires.
Philippe Verbeke de la Fédération de la métallurgie
Philippe Verbeke, filière Sidérurgie, de la Ftm-Cgt répond à nos questions.La France a reculé en production d'acier, la balance est déficitaire… Quelle suite pour ces enjeux industriels ? Quel avenir pour la production française ? ??À retrouver notre article sur la situation d'Ascoval : https://www.nvo.fr/acierie-ascoval-de-saint-saulve-des-milliers-emplois-sont-sur-la-sellette/
Publiée par NVO – La Nouvelle Vie Ouvrière sur Jeudi 25 octobre 2018
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