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SANTÉ

Psychiatrie: manifestation à Paris pour "des soins plus humains"

21 janvier 2019 | Mise à jour le 21 janvier 2019
Par et
Grève à Rennes, campement à Amiens, grève de la faim à Rouen, occupation du toit des urgences psychiatriques au Havre… les mobilisations du secteur de la psychiatrie se sont multipliées ces derniers mois et sont appelées à converger dans une manifestation nationale à Paris mardi 22 janvier .

 

« Accueillir et soigner les patients dignement » : médecins, infirmiers et autres personnels des établissements psychiatriques sont appelés à cesser le travail et à manifester mardi à Paris par plusieurs organisations (la Psychiatrie parisienne unifiée, des syndicats de psychiatres (SPH, USP), Sud Santé et la CGT) pour réclamer davantage d’effectifs pour « des soins plus humains » . Objectif, « alerter la population de la situation dramatique de la psychiatrie publique » . Une discipline que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a elle même qualifiée de « parent pauvre de la médecine » et qui souffre d’un manque d’attractivité et d’effectifs. Cette mobilisation des acteurs de la psychiatrie devrait être encouragée par la première victoire arrachée à l’hôpital Pinel d’Amiens qui vient d’obtenir 30 postes supplémentaires au terme d’une grève qui aura duré sept mois.

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Perte de sens des métiers du soin psychiatrique

Les personnels de la psychiatrie dénoncent le ratio trop faible de personnel et  une « dynamique industrielle » qui pousse à faire sortir les patients le plus rapidement possible pour libérer des lits au risque de les voir revenir parce que le travail de fond n’a pas été fait. Ils déplorent aussi le recours « plus facile au médicament » qu’à la médiation thérapeutique. « Les personnels ont l’impression d’être là pour donner des médicaments et faire du gardiennage » , en contradiction avec leur « vocation » , analyse le professeur Antoine Pelissolo.

Manque de formation et turn-over important des équipes font également partie des griefs, comme les délais d’attente importants pour des consultations ou le manque de places d’hébergement dans les centres médico-sociaux, qui contribuent à l’engorgement des services.

Diminution drastique des capacités hospitalières

La diminution du nombre de lits de psychiatrie générale à l’hôpital, de 60% entre 1976 et 2016 selon l’Igas, n’a pas été entièrement compensée par l’augmentation des moyens en ville, où les centres médico-psychologiques sont saturés, tandis que les besoins s’accroissent.

Les psychiatres, mal répartis sur le territoire, fuient l’hôpital public, où « 30% des postes de PH (praticiens hospitaliers ndlr) sont vacants », d’après le président du SPH, le Dr Marc Bétremieux.

Autre problème, le financement des établissements psychiatriques, inégal selon les régions. En outre, les budgets dédiés ne sont pas toujours intégralement alloués aux services psychiatriques des hôpitaux généraux et universitaires, alertent 120 psychiatres dans un courrier à Agnès Buzyn.

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