La joint-venture France/Chine officialisée : le rapprochement aura lieu en 2022
Ce n'était qu'une rumeur depuis quelques jours avec les prises de paroles de différents ministres qui avaient lâché des ballons-sondes sur le sujet. C'est désormais officialisé.
Au 1er janvier 2022, la France et la Chine seront donc liées et fusionnées géographiquement, dans une joint-venture, une démarche originale et réfléchie pour faire aux défis d'une économie globalisée. « Un souci de vérité et d'efficacité » selon le communiqué de l'Élysée qui en a fait l'annonce officielle tôt dans la matinée. Les précédentes déclarations des ministres et secrétaires d'État prennent un tout autre relief ce matin.
Une annonce moquée la semaine passée
Alors que samedi encore, Jean-Yves Le Drian, ministres des Affaires étrangères considérait que ce sujet était : « Évidemment une source de plaisanteries et pas une piste sérieusement envisagée par le gouvernement de la République », le service communication du ministère a diffusé ce matin un communiqué indiquant que « les pistes de travail pour une délocalisation efficace et constructive sont d'ores et déjà connues et que M. Le Drian, se réjouit de l'annonce de l'Élysée, et se rendra dès jeudi à Pékin pour y rencontrer le futur actionnaire chinois. »
Des positions défendues par tout le gouvernement
Une révision de ses positions publiques qui le place dans la même position que Muriel Pénicaud. La ministre du Travail parlait dimanche 31 mars, de la « joint-venture internationale » possiblement lancée entre Paris et Pékin dans les prochaines semaines, et considérait qu'il fallait des « prises de participation mutuelle » évoquant même une tractation sur des potentiels forts et des « brand-ressource importants » comme « le Louvre et la Cité interdite ».
Les réactions du ministère de la Culture ne s'étaient pas faites attendre, puisque – via un communiqué – Franck Riester affirmait que : « en cas d'échanges d'actifs, le Louvre représente une valeur trop importante avec une diversité culturelle inégalée qui doit être l'objet d'un échange à valeur similaire. » Et d'évoquer, dans la foulée : « la Cité interdite, mais également la Grande Muraille – dans sa totalité – et l'armée en terre cuite de l'empereur Qinshihuang ».
Via la télévision, une culture française qui rayonne à l'international
De son côté, la secrétaire d’État Marlène Schiappa a annoncé son intention de promouvoir la culture française avec une prochaine participation à l'émission de C8, un Touche pas à mon poste Spécial Chine. Elle a indiqué, par tweets successifs depuis ce matin et l'annonce officielle que « ce serait un dispositif étonnant et disruptif avec une émission marathon de 48 heures pour diffusion en France et avec des duplex en Chine grâce à la participation de CCTV et de ses contenus hautement qualitatifs ». Les équipes de l'émission auraient déjà acheté des « chapeaux chinois » en nombre selon leur compte Twitter…
La secrétaire d'État a précisé que les contenus de l'émission seraient « directement créés avec un appel à projet de blogueurs mode chinois pour promouvoir les créations françaises et avec des instagrammeuses françaises qui feront une présentation de leurs restaurants chinois préférés à Paris et en première couronne ».
Pour l'université et l'excellence, un travail commun évident
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche aura, elle, fait part très rapidement de sa plus grande satisfaction en évoquant « une chance pour la France d'être désormais placée dès l'intitulé dans le futur classement des meilleures universités du monde qui sera désormais connu comme le Classement de Shanghai-Dijon ».
Déjà des offres de services français
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a fait une offre immédiate de service aux autorités de police de Chine quant à « l'expertise de la France en maintien de l'ordre et aux sauvegardes des droits de manifester ». Pékin a renvoyé dans la foulée une réponse tout en diplomatie, le remerciant de son énergie et de son enthousiasme, mais déclinant avec maintes politesses cette proposition en la jugeant « prématurée » et « non encore déclinable ailleurs qu'en France ». Le ministre a également été invité, par la mairie de Pékin, à une semaine d'étude pour découvrir les lieux de rencontres festives nocturnes de la capitale chinoise.
« L'agriculture française se réjouit de pouvoir trouver de nouveaux terrains » selon Didier Guillaume, ministre de tutelle, qui indique également ce matin sur Sud Radio que de « prochaines AOP de Baijiu français [NDLR : de l'alcool de céréales] seraient bientôt lancées, pour défendre ce produit sain, qui n'est pas un alcool comme un autre »
Une conséquence logique du choix des français
Dans son communiqué, l'Élysée tient à rappeler que c'est le rejet du référendum demandant la restriction des droits et libertés dans le cadre de la « loi pour un pays avec une économie de la confiance pour les gens qui veulent y investir leurs sous sans avoir peur des droits des citoyens » qui a renforcé la nécessité de ce « partenariat innovant ». La présidence souhaite mettre l'accent sur les nouvelles sources de développement économique, « dans un cadre propice à l'investissement et à l'apaisement entre les différentes acteurs de la vie économique et sociale du pays ».
L'Élysée affirme aussi que « la constatation plus claire des contrastes évidents entre les choix de société faits en Chine et en France permettront des échanges bénéfiques entre les populations. » Soulignant notamment le « calme et la résilience que les autorités chinoises inspirent à leur peuple pour remplir ses missions économiques. Cela devrait démontrer la nécessité d'un autre mindset pour les collaborateurs de la nation start up ».
Le président a également rappelé dans un tweet qu'en « bonne Start-up nation, il fallait savoir saisir les bonnes opportunités d'où qu'elles viennent. »
Un dossier épineux à résoudre
Reste la question du Mont-Saint-Michel, que la Bretagne, relocalisée près de Shanghai, et la Normandie, qui sera, elle, placée sur les bords de la mer Jaune, refusent de ne plus avoir à leurs côtés. Une question épineuse et diplomatiquement lourde. L'Élysée a fait savoir qu'une mission de l'Unesco allait être sollicitée pour obtenir un règlement pacifique de la question.
De son côté, Pékin a précisé qu'en cas de non-décision avant la fin de l'année 2020, le rocher serait transporté à Hong-Kong pour lui conférer un statut d'extra-territorialité.
Peut-être la solution la plus probable pour éviter selon les termes d'un conseiller de Bercy : « une potentialité de baisse des flux de clients du produit culturel, à cause des attitudes hostiles des deux actionnaires revendiqués du Mont-Saint-Michel. »