Hôpital public : un démantèlement programmé ?
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Autant dire que le mouvement qui, depuis le lundi 25 mars, touche le CHP est plus qu'« inhabituel ». Traduit un « ras-le-bol complet », selon Fabienne Le Buhan, la déléguée CGT. C'est que, dans ce « super outil de travail dans lequel les salariés étaient plutôt contents d'exercer », les choses semblent s'être « compliquées » depuis le rachat de la clinique par le groupe Vivalto en 2009.
« On a bien conscience que, pour que notre entreprise fonctionne, elle doit faire du chiffre mais le souci est que, s'il y a de plus en plus de personnes à opérer, les effectifs ne sont pas à la hauteur et les personnels n'ont plus le temps de prendre en charge correctement les patients du début à la fin de la chaîne. »
Cadences infernales à tous les étages, de l'admission aux urgences, en passant par les blocs opératoires où « l'on enchaîne les interventions sans respect de la charte » et les services de nuit où « les aides-soignantes partent à 1 h 30 du matin parce que la direction estime qu'il n'y a plus besoin d'elles après », sans oublier des vacations à rallonges et des changements de plannings qui virent à l'ubuesque lorsque des salariées reçoivent « quatre ou cinq coups de fil sur la même journée pour leur dire si elles travaillent ou pas ou changer leurs horaires »…
La première clinique de France a tout d'une usine de soins à la chaine dont la belle image tient avant tout à ce « qu'ils ont des gens hyper compétents dans tous les services ». Mais à quel prix ? Celui de « l'épuisement, du burn-out, des arrêts de travail des salariés », répond Fabienne. « Tout ça pour que, l'année dernière, on ait 0 % d'augmentation de salaire et, en 2017, 0,5 % ! ».
Alors quand, cet hiver, les traditionnelles épidémies de grippe et de gastroentérite, et l'augmentation de travail conséquente, sont arrivées, les salariés « n'ont plus été capables de faire face et le ras-le-bol n'a fait qu'amplifier », explique la déléguée. Un ras-le-bol massif. Une première pétition proposée en février par la CGT et l'intersyndicale pour dénoncer les conditions de travail et le mal-être recueille en effet 489 signatures [sur 785 salariés, NDLR].
Une grève est annoncée dans la foulée. Elle débute lundi 25 mars, est suivie par 350 à 400 personnes. Avec pour revendications une amélioration des conditions de travail, notamment la question des effectifs, et l'ouverture immédiates des négociations annuelles obligatoires (NAO) pour discuter des salaires.
Depuis, « on en est un peu sur un point de non retour », déplore Fabienne Le Buhan. « La direction refuse toujours d'ouvrir les NAO sur les salaires et propose une prime de 180 euro brut. Uniquement pour les soignants ! » Du « foutage de gueule », selon les salariés, qui, après une première semaine de mobilisation et de manifestations, décidaient vendredi 30 mars de poursuivre le mouvement.
« La direction n'a pas bien pris la température de ce qu'il se passait. Quand des gens payés au SMIC sont toujours là après cinq jours de grève avec la perte de salaire que cela induit, c'est qu'ils sont motivés », prévient Fabienne, qui espère que la rencontre avec Michèle Kirry, la préfète de Bretagne, mardi 2 avril, permettra de débloquer la situation.
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