Les personnels de l’Éducation appelés à se mobiliser
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« Au lieu de satisfaire les demandes via un dialogue et des négociations en bonne et due forme, le gouvernement préfère la fuite en avant », regrette Mohamed El Wafy, de l'Union marocaine du travail (UMT), syndicat partenaire de la CGT au sein de la CSI. Résultat : « Cela fait plus de deux ans que ça dure et la contestation ne fait qu'augmenter. » « Ça », c'est les manifs, les marches, les sit-in régulièrement organisés à travers le Maroc par des milliers de nouveaux enseignants dont les contrats semblent avoir du mal à être acceptés. « On assiste à une sorte de décentralisation de la question de l'enseignement où l'on demande aux académies de titulariser les enseignants avec des contrats régionaux contractuels au lieu de les intégrer tout simplement dans la fonction publique. »
Cette « décentralisation » n'est pas sans conséquences pour les jeunes profs marocains. Car si ce statut leur garantit « les mêmes salaires », « les mêmes règles et procédures de promotion » que ceux de leurs collègues du public, c'est à peu près tout. « Beaucoup d'acquis sociaux leur sont enlevés comme, par exemple, le régime des retraites, qui n'est plus le même que pour la fonction publique. Quant à la garantie de l'emploi, il y a le dit et le réel », constate Mohamed. « Les jeunes ne font plus confiance et pensent qu'un gouvernement qui a leur déjà menti à plusieurs reprise ne se gênera pas pour recommencer. »
Et le mécontentement est général. Il se traduit, depuis le début de l'année, par des grèves et des manifs à répétition, parfois, souvent, plus que durement réprimées par la police marocaine. À l'image de ce rassemblement pacifiste de plusieurs milliers de jeunes devant le parlement de Rabat le 24 mars dernier, dispersé à coups de matraques et de canons à eau et qui s'est soldé par de nombreux blessés parmi les enseignants.
Pas de quoi calmer les ardeurs des « contractuels » qui, au-delà de leurs revendications concernant ces contrats, se battent également pour la pérennité d'un enseignement public de qualité. Enseignement public de qualité ô combien nécessaire alors que « la qualité des diplômes laisse à désirer, que les classes sont en sureffectif, que beaucoup de gamins quittent l'école avant la fin de leurs études, notamment les jeunes filles dans le monde rural », détaille le responsable syndical, qui plaide de son côté pour « un plan et d'une stratégie nationale pour sauver l'enseignement public ».
Une direction que ne semble pas prendre les autorités marocaines. « Depuis des années, ce gouvernement fait tout pour privatiser l'enseignement. Les écoles privées sont reconnues, encouragées et bénéficient d'avantages fiscaux. C'est un coup dur pour l'enseignement public », reconnaît Mohamed.
Autant de bonnes raisons pour continuer à se mobiliser selon le responsable de l'UMT qui annonce déjà « un nouvel appel à la grève et à un rassemblement » pour avril. « Parce que les familles souffrent [de cette situation, NDLR], la société marocaine souffre et qu'il en va de l'avenir du Maroc ».
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