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DISCRIMINATION SYNDICALE

La direction fait le choix de la répression à Geodis-Calberson

10 avril 2019 | Mise à jour le 10 avril 2019
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La direction fait le choix de la répression à Geodis-Calberson

En lutte depuis plusieurs mois pour les salaires et des conditions de travail décentes, salariés et militants de Geodis-Calberson font l'objet d'une répression intense de la part de la direction. en dépit de quoi le mouvement ne cesse de se renforcer.

Convoqué à un entretien préalable au licenciement, vendredi 22 mars, Mouloud Sahraoui, délégué syndical CGT de la plateforme Geodis de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), continue d'encourager ses collègues à tenir bon : « Cette entreprise, ce qu'elle veut, c'est casser le statut de salarié pour précariser davantage, et c'est bien ça le combat qu'on mène depuis des mois. Contre la criminalisation de l'action syndicale, contre les conditions de travail inhumaines, pour le mieux vivre, voilà la lutte qu'on mène contre cette direction qui aujourd'hui joue la carte de la répression, contre la CGT et contre les salariés. »

La direction ne répond pas, elle riposte

Rassemblés devant les portes du site de Gennevilliers, collègues et militants de la CGT et de FO sont venus soutenir Mouloud Sahraoui. Il n'est que le cinquième convoqué du mois, coupable, aux yeux de la direction, d'actions de grève et de blocage depuis décembre 2018. Des actions syndicales bien réelles, en effet, et tout à

fait légales, qui portent toutes sur des augmentations de salaire, des conditions de travail décentes, le recrutement en CDI de trente intérimaires employés depuis des années, une prime de fin d'année, des mesures de sécurité, etc. Autant de revendications plutôt classiques, restées jusqu'ici sans réponse de la part de la direction de Geodis. « La logique de la direction, c'est clairement le tout répressif : licencier tous ceux qui “dérangent” pour des motifs fantaisistes ou fallacieux, pourvu que cela dissuade les autres salariés de revendiquer quoi que ce soit », explique le secrétaire de l'union locale CGT de Gennevilliers, Frédéric Michaut.

Licenciement canapé

Premier soutien des Geodis depuis décembre, toujours présent à chacune de leurs actions, Frédéric Michaut témoigne de la politique répressive de Geodis à travers les cas de salariés récemment licenciés pour des faits insignifiants, à l'instar du « licenciement canapé » d'un employé qui avait introduit un divan de récup dans un local. « L'enjeu est énorme, car ce site, le plus important d'Europe, est aussi le seul où la CGT s'est imposée aux élections de 2016 avec 87 % des voix dans le collège ouvriers-employés et 37 % dans le collège cadres et maîtrise. Une première historique que la direction de Geodis ne supporte pas et qu'elle s'emploie à briser par tous les moyens. »

Bras de fer syndical contre enfer patronal

À mesure que les actions en débrayage s'enchaînent, semaine après semaine, et que l'activité logistique accuse de graves dysfonctionnements (animaux en souffrance bloqués dans des camions, médicaments non stockés dans des frigos, etc.), la direction de Geodis a fait le choix de dérouter ses flux logistiques vers deux autres sites franciliens, dans le Val-de-Marne et les Yvelines. Et cela dans le seul but d'étouffer la contestation qui gronde à Gennevilliers. « Le message est clair : la direction préfère dépenser beaucoup plus d'argent en main-d'œuvre supplémentaire sur ces sites qu'il ne lui en coûterait si elle répondait aux revendications des salariés de Gennevilliers », analyse Frédéric Michaut.

Dans ce bras de fer contre un syndicat CGT adoubé par une majorité des salariés, y compris par les cadres et maîtrises qui participent massivement aux actions de grève, la direction fait figure de patronat d'arrière-garde, plus idéologique que pragmatique. Un « patronat de combat », comme on dit, prêt à tout pour ne pas céder à la moindre demande sociale de ses salariés, par principe. Menacé de licenciement, Mouloud Sahraoui n'entend pas céder, lui non plus, aux injonctions absurdes et contreproductives de son employeur. Soutenu par ses collègues, toutes tendances syndicales confondues, il a accepté de porter la cause des Geodis en tant que délégué au prochain congrès de la CGT, en mai, à Dijon. Un délégué de combat contre un patronat en guerre.