En 2018, quelque 9,3 millions de personnes (8,8 millions en 2017) étaient en situation de pauvreté monétaire, soit sous le seuil de pauvreté, rapporte l'institut de la statistique, selon une méthode dite de microsimulation, réalisée à partir d'un échantillon représentatif de ménages.
Cette hausse importante (+0,6 point) fait suite à un taux stable en 2017, précédé d'un recul de 0,2 point du taux de pauvreté en 2016, après deux années de hausse en 2015 et 2014.
Cette hausse de la part des personnes dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté — fixé par convention à 60 % du revenu médian — s'explique « notamment par la baisse des allocations logement dans le parc HLM », précise l'Insee dans un message adressé jeudi à l'AFP. Mais l'institut ne tient pas compte de la baisse équivalente des loyers. En l'incluant, la hausse du taux de pauvreté « serait plus modérée », autour de 0,2 point, calcule-t-il.
En outre, en 2018, l'Insee met en lumière des « indicateurs d'inégalités » de niveau de vie en augmentation, « principalement en lien avec une hausse des revenus financiers » des capitaux mobiliers, désormais soumis au prélèvement forfaitaire unique, ou « flat tax », abaissant la fiscalité dans ce domaine.
« Ces revenus sont très concentrés en haut de l'échelle des niveaux de vie. La hausse de ces revenus financiers concerne donc davantage les ménages les plus aisés que les autres », explique l'Insee auprès de l'AFP. Les inégalités de niveau de vie connaissent leur « plus forte hausse depuis 2010 », mais restent toutefois « en dessous du pic atteint en 2011 », estime l'institut.
Ces données provisoires n'intègrent pas la réforme de l'ISF, qui « aurait eu un effet à la hausse sur les indicateurs d'inégalités », ni le chèque énergie qui aurait eu l'effet inverse.
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