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Réforme des retraites

Un avocat brièvement interpelé à Dunkerque avant la visite d’Emmanuel Macron

20 janvier 2020 | Mise à jour le 20 janvier 2020
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Un avocat qui manifestait avant la visite d'Emmanuel Macron près de Dunkerque (Nord) a été brièvement interpelé lundi matin avant d'être relâché.

« J'ai été avisé vers 10 h 30 de l'interpellation d'un avocat pour entrave à la circulation », avant le déplacement d'Emmanuel Macron sur le site de l'usine pharmaceutique AstraZeneca, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Dunkerque, Sébastien Piève.

« Dès que j'ai appris que l'officier de police judiciaire allait le placer en garde à vue, j'ai immédiatement ordonné qu'aucune mesure coercitive ne soit prise contre lui », a-t-il ajouté, précisant que l'avocat avait été relâché. « J'ai estimé que j'avais besoin d'avoir des éléments pour pouvoir prendre une décision si nécessaire, donc la mesure de garde à vue ne se justifiait pas au regard des éléments » en l'état, a-t-il justifié.

L'avocat interpelé, Me Henry-François Cattoir, a dénoncé auprès de l'AFP « un abus de pouvoir ». « On évoque un pseudo-délit pour casser les mouvements de foule et faire taire la contestation. Si c'est ça, l'État de droit, c'est bien triste… », a-t-il ajouté. Me Cattoir a également expliqué qu'il s'était retrouvé « pris dans la nasse » des forces de l'ordre, et qu'il avait bien été placé en garde à vue « une dizaine de minutes ».

Une cinquantaine de manifestants CGT et une dizaine d'avocats du barreau de Dunkerque qui souhaitaient interpeler le président contre le projet de réforme des retraites ont été stoppés à quelques centaines de mètres du site d'AstraZeneca par un important dispositif policier, dans la commune limitrophe de Petite-Synthe, a constaté l'AFP.

L'arrestation de l'avocat a provoqué la colère de ses confrères, qui ont dénoncé une procédure « irrégulière ». « C'est inquiétant, c'est une atteinte au droit de grève et au droit de manifester. Et quand on place un avocat en garde à vue, c'est quand même que le fonctionnement démocratique n'est pas sain », a dénoncé maître Nicolas Haudiquet, présent sur les lieux.

« Je viens d'appeler le bâtonnier de Dunkerque. Je vais être très claire : il n'y aura aucune discussion, aucune réunion avec le gouvernement si un seul avocat est empêché d'exercer son droit de manifester ou arrêté pour avoir manifesté », a tweeté de son côté la présidente du Conseil National des Barreaux, Christiane Féral-Schuhl.

« Les CRS nous ont encerclés sur un tout petit périmètre. Ils en ont profité pour faire un relevé d'identité, nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance, adresse. Ils ont noté tout ça. On y est tous passés. Ils ont embarqué ceux qui n'avaient pas leurs papiers », a déclaré Christelle Veignie, secrétaire de l'union locale CGT de Dunkerque.