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Coronavirus

Reconnaissance du Covid-19 en maladie professionnelle : « Discriminatoire »

29 avril 2020 | Mise à jour le 6 mai 2020
Par | Photo(s) : Stéphane de Sakutin/AFP
Reconnaissance du Covid-19 en maladie professionnelle : « Discriminatoire »

En annonçant à l'Assemblée nationale, mardi 21 avril, la « reconnaissance automatique comme maladie professionnelle avec indemnisation en cas d'incapacité temporaire ou permanente » pour les soignants contaminés par le Covid-19, le ministre de la Santé, Olivier Véran a jeté un sacré pavé dans la mare.

« Le ministre de la Santé a fait une déclaration qui correspond à son seul périmètre et touche uniquement les personnels soignants », déplore Jérôme Vivenza, en charge des questions santé-travail à la direction confédérale de la CGT et membre du Comité d'orientation des conditions de travail (COCT) placé sous la responsabilité du ministère du Travail. « Cela revient en gros à dire : “J'indemnise les soignants et les autres passeront par le parcours habituel”. C'est comme s'il leur disait qu'ils ne seraient pas indemnisés. » 

Pas vraiment du goût de ceux qui, jusque-là, étaient considérées comme faisant partie de cette « première ligne »  de la « guerre » contre le Covid-19 chère au président, désormais obligés d'en référer à leur autorité de tutelle pour obtenir cette reconnaissance. Sans grands résultats pour l'instant.  

Colère dans la police

« Le ministre de l'Intérieur [Christophe Castaner, NDLR] s'était engagé à ce que cela soit reconnu comme maladie professionnelle [pour les policiers, NDLR], mais cela n'a pas été suivi par le gouvernement et notamment le ministre de la Santé », regrette Anthony Caillé, secrétaire national de la CGT-Intérieur, particulièrement remonté contre « l'incurie totale de ce gouvernement ».

« On a envoyé les flics au casse-pipes depuis 6 semaines sans aucun moyen de protection et là, il y a une ordonnance qui est tombé le 15 avril qui dit que l'on va en plus nous retirer une dizaine de jours de congés. C'est juste scandaleux. »

Deux poids, deux mesures

« On a demandé aux salariés d'aller travailler au nom de l'unité de la Nation, mais elle est où cette unité ? », interroge de son côté Amar Lagha, secrétaire général CGT-Commerces et services. « Il ne peut pas y avoir encore deux poids deux mesures. On ne peut pas oublier ces centaines — voire ces milliers — de travailleurs qui étaient en première ligne, abandonnés par un gouvernement et par un patronat qui n'ont pas été en mesure de les protéger. Cette discrimination est inacceptable ! », assène le représentant d'un secteur particulièrement éprouvé par le virus. 

La santé par pertes et profits

« On ne peut pas nous dire d'un côté vous êtes indispensables, soyez au taf et, de l'autre, nous dire tant pis ! », renchérit Valérie Lefebvre-Haussmann, secrétaire générale de la CGT des banques et assurances, rappelant au passage que les personnels des banques et de l'assurance font partie des « opérateurs d'importance vitale » et que les agences sont donc restées ouvertes. Avec le risque, pour les employés, d'attraper le virus lors de leurs déplacements ou de leurs contacts avec les clients.

« On a écrit à notre ministre de tutelle, Bruno Le Maire, pour lui demander à ce que les salariés malades ou qui le seraient puissent bénéficier de cette reconnaissance, mais c'est Olivier Véran qui a répondu en disant il n'y aura que le personnel de santé qui sera concerné » fustige Valérie Lefebvre-Haussmann.

La solution paraît pourtant simple, évidente même. « La CGT demande à ce que pour tous les salariés qui doivent sortir de chez eux pour aller travailler touchés par le virus, cela soit reconnu dans le cadre professionnel », affirme Jérôme Vivenza. « Il faut un dispositif de reconnaissance d'imputabilité au travail, c'est-à-dire que l'on responsabilise l'employeur et que les indemnisations soient faites par la branche ATMP de la Sécurité sociale financée par les employeurs. C'est indispensable. » 

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