Management à la française : le goût des pyramides
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Soignants, chauffeurs routiers, caissières, éboueurs, livreurs… Au cours des deux mois de confinement, ces professionnels, souvent précaires et mal payés, ont assuré la continuité des activités vitales du pays. La crise sanitaire a remis au centre du débat la question de l’utilité sociale des métiers et accéléré la quête du sens au travail.
Désormais, les salariés sont 83 % à estimer qu'il est important, voire essentiel, que leur entreprise soutienne des causes d'intérêt général. 90 % jugent important de trouver un sens à leur travail ; et 85 % de se sentir utile aux autres. C'est ce qui ressort du 14e Observatoire social de l'entreprise, intitulé « Déconfinement et redémarrage de l'activité », publié par Ipsos et le Cesi.
« La recherche de sens génère des attentes très fortes en termes d'engagement des entreprises dans les domaines du respect et de la sauvegarde de l'environnement, de la santé, ou encore de l'engagement social. Cette dichotomie entre les attentes des salariés et des actions perçues comme encore trop timides pourrait très vite susciter des tensions », jugent les auteurs de l'étude.
Le sondage révèle aussi des aspirations concernant la maîtrise de son temps de travail et de sa trajectoire professionnelle : 78 % ont envie de prendre plus de temps pour eux et leurs enfants ; 52 % de prendre du temps pour être solidaire des autres et 52 % de se former pour acquérir de nouvelles compétences.
Malgré les milliards injectés par le gouvernement pour soutenir les secteurs fragilisés par la crise du coronavirus, les destructions d'emplois se multiplient. Airbus vient ainsi d’annoncer un plan de licenciement massif (5 000 postes en France), Nokia vise 1 233 suppressions, du côté d’Alinéa, placée en redressement judiciaire, ce sont 2000 emplois qui sont menacés, etc.
Voilà ce qui arrive quand le gouvernement refuse de conditionner les aides publiques à des contreparties sociales. Dans un tel contexte, le maintien de l'emploi devient la première préoccupation des salariés (30 % le citent en premier ; + 8 points par rapport à 2018).
L'inquiétude est particulièrement forte chez les 50 ans et plus (39 % citent le maintien de leur emploi en premier), les salariés de l'industrie (38 %) et des TPE (36 % dans les entreprises de moins de 10 salariés). « Si la peur de perdre son emploi modère aujourd'hui les revendications des salariés, l'urgence sanitaire et économique ne doit pas éclipser l'impérieuse nécessité de donner du sens au travail », résument les auteurs.
Ces aspirations à plus de sens au travail, mais aussi au respect de l'environnement et de la santé, rencontrent en partie les revendications de la CGT pour le progrès social et environnemental. Cette dernière propose notamment de doter les salariés d'un droit d'alerte qui leur permette de refuser une consigne portant atteinte au collectif ou à l'éthique.
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