4 février 2021 | Mise à jour le 4 février 2021
Le 28 janvier, Sanofi annonçait un nouveau plan social, avec la suppression de 364 emplois et la fermeture d'un site de recherche. Une réorganisation qui témoigne plus de la course au profit que d'un souci de répondre aux besoins de santé de la population. Plusieurs centaines de salariés se sont rassemblés contre cette politique le 4 février à l'appel de la CGT, soutenus par Philippe Martinez présent sur le site de Vitry (Val-de-Marne).
L'appel à la mobilisation lancé par la CGT a été bien entendu et a réuni « plusieurs centaines » de salariés ce jeudi 4 février devant le Centre de recherche Sanofi de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Des salariés en colère « contre le dernier PSE et, plus globalement, contre la politique menée par le groupe », explique Pascal Collemine, délégué syndical central CGT de l'entreprise.
364 licenciements prévus
« En pleine pandémie, alors que, dans “le pays de Pasteur”, on n'a pas trouvé de vaccin, Sanofi licencie 364 personnes, essentiellement dans la recherche et plus particulièrement dans ce que l'on appelle la chimie médicinale, qui produit des petites molécules comme celles intervenant dans la composition du Doliprane ou d'anticancéreux », ajoute le syndicaliste. Sans oublier « la fermeture du site de Strasbourg », spécialisé dans les recherches sur l'immuno-oncologie dont le personnel va devoir, pour ceux qui l'accepteront, déménager en région parisienne.
Une énième coupe claire dans les effectifs. Avec pour conséquence « la perte possible de notre souveraineté thérapeutique ». « On était 6 000 en R&D en 2008, on est 3 300 aujourd'hui et on sera moins de 3 000 en 2022. Sur les 11 centres de recherche qu'il y avait en 2008, il en restera 3 », poursuit Pascal Collemine. « Tout cela parce que la politique du groupe depuis une douzaine d'années, c'est de faire un maximum de profits. »
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Le 28 janvier, Sanofi annonçait un nouveau plan social, avec la suppression de 364 emplois et la fermeture d'un site de recherche. Une réorganisation qui témoigne plus de la course au profit que d'un souci de répondre aux besoins de santé de la population. Plusieurs centaines de salariés se sont rassemblés contre cette politique le 4 février à l'appel de la CGT, soutenus par Philippe Martinez présent sur le site de Vitry (Val-de-Marne).
Au bonheur des actionnaires
Cette stratégie requiert à l'évidence une réorganisation du groupe, avec un virage très net vers les biotechnologies [anticorps, immuno-oncologie, NDLR] et un recours de plus en plus important à la sous-traitance, à l'externalisation voire à l'« insourcing » [quand des salariés d'une autre entreprise travaillent dans les locaux de la société, NDLR]. Tout cela pour le plus grand bonheur des actionnaires, qui se sont partagé quelque 4 milliards d'euros de dividendes l'an passé.
« Les professionnels qui travaillent ici sont fiers de ce qu'ils font et le fait de ne pas pouvoir répondre aux besoins les met en rage », témoigne Josefa, représentante du personnel qui, après 37 ans dans l'entreprise, ne peut que constater que « les conditions de travail se sont dégradées ». « Les effectifs fondent, mais pas la masse de travail. Il y a de plus en plus d'heures supplémentaires avec l'augmentation de la production et la possible fabrication d'un vaccin contre la Covid-19. » Quant aux quelques embauches promises, 113 en tout à la production, « 52 sont en contrats précaires ». « Des jeunes qu'il faut former trop rapidement et la sécurité en prend un coup. »
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Mobilisation pour la production de médicaments
« Ça fait des années que les salariés alertent sur la politique de Recherche et développement de Sanofi et se battent pour le maintien de la production de médicaments et on voit le résultat », dénonce Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, venu apporter son soutien aux Sanofi. « La loi du marché prime et les entreprises se vendent aux plus offrants au détriment de la santé et de la vie. Est-ce qu'on continue comme ça ? »
Pour les salariés de Sanofi, la réponse est évidente. « La mobilisation a commencé il y a une quinzaine de jours dans tout le groupe », rappelle Pascal Collemine pour qui, « comme l'a dit Emmanuel Macron, le vaccin devrait être un bien public ». Des paroles, et non des actes… « Plusieurs usines nous ont rejoints depuis lundi 1er février et cela ne fait que commencer. » Il en va de notre santé à tous.