Visa pour l’image : les photoreporters, précaires en danger
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Le 17 mars 2020, alors que le gouvernement décide de confiner les Français pour cause de pandémie galopante de Covid-19, les portes de l'Université se referment et jusqu'au 11 mai, des milliers d'étudiants sont contraints de rester « enfermés » dans leurs résidences universitaires. Un an après, des drames à répétition, des chiffres alarmants, mais aussi des initiatives solidaires ont montré les difficultés criantes, propres aux étudiants durant cette période inédite et historique.
« Lorsque le confinement a été décrété, la préoccupation première du Crous de Poitiers était de (…) préserver la santé psychologique de nos étudiants et d'être un soutien pour eux », pose Karine Peltier, directrice des sites de La Rochelle et Niort pour le Crous de Poitiers. « C'est ainsi qu'a germé l'idée de recueillir le témoignage d'étudiants confinés dans leur logement. Le souhait était de conserver une trace historique intéressante et de pouvoir mettre en lumière le vécu de chaque étudiant en fonction de son vécu, de son environnement et de son ressenti. » Et faire ainsi quelque chose de ce qui advenait réellement dans les coulisses de l'Université fermée.
C'est à partir de là que le photographe, Jean-François Fort, et la réalisatrice, Alexandra Riguet-Laine, ont réalisé « Histoires d'étudiants confinés », une série de 38 portraits sensibles, composés de photos et de témoignages. À l'intérieur de leurs microchambres universitaires, les yeux rivés vers une fenêtre, posés sur leur lit, adossés au mur d'un couloir, assis dans une cage d'escalier ou solidement postés en extérieur,… les étudiants qui se sont prêtés au jeu ont été photographiés dans leur environnement immédiat. Un environnement rétréci, qui témoigne d'un vécu hors normes, d'une expérience hors du temps, d'une multitude de sentiments mêlés. Fatigue, lassitude, angoisse, introspection. Derrière ces clichés pris, dans leur grande majorité, face caméra, les regards de cette jeunesse internationale témoignent de leur aspiration à un avenir revigorant.
Ces portraits lumineux s'accompagnent de témoignages rédigés à la première personne. Trente-huit parcours de vie d'une grande densité se révèlent au fil des pages. « Ce vécu est celui de jeunes femmes et de jeunes hommes venus de partout : d'Aquitaine et d'autres régions ou bien d'autres continents, explique Jean-François Fort. De la Corée à la Mauritanie en passant par la Côte d'Ivoire ou l'Argentine, la Savoie ou la Serbie, la Guyane, la Chine, le Kirghizistan, Mayotte, ces rencontres constituent paradoxalement un voyage planétaire.
« Je leur ai soumis un questionnaire sur leur vécu de cette période unique dans une approche sensitive et poétique, explique Alexandra Riguet Laine. Il s'agissait d'inventer ensemble quelque chose de beau. Faire une sorte de portrait chinois du confinement. » Et le pari est réussi. Une famille éloignée, des difficultés financières, l'isolement, mais aussi la responsabilisation, la résilience, l'espoir et les rêves malgré tout… Plus qu'un trombinoscope, ce portrait collectif témoigne de la vie qui palpite malgré les obstacles. Il témoigne aussi de l'immense potentiel d'une jeunesse étudiante trop souvent oubliée, en ces temps troublés.
L'ouvrage de 190 pages édité par le Crous de Poitiers devrait prochainement connaître une publication plus large. L'exposition prévue a été reportée. Plus d'info sur le site du Crous de Poitiers.
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