Selon cette enquête, réalisée du 27 janvier au 7 mars auprès de 17 216 personnes en emploi – principalement des salariés – de 20 à 62 ans, 18 % des travailleurs indiquent avoir été contaminés par le Covid-19 depuis le début de la crise sanitaire.
Interrogées sur l'origine de leur contamination, 28 % répondent qu'elle s'est « très probablement » produite dans le cadre du travail, y compris pendant les trajets et 21 % disent que « c'est possible ». Les autres estiment que leur contamination n'est pas liée à leur travail (31 %) ou ne le savent pas (19 %).
Les professions les plus touchées par le Covid-19 sont aussi celles qui tendent le plus à attribuer cette contamination à leur travail : les professions de santé et celles de la sécurité (armée, police et pompiers, mais aussi agents de gardiennage et de sécurité). Des métiers socio-éducatifs sont également concernés : professionnels de l'action sociale et de l'orientation, professionnels de l'action culturelle, sportive et surveillants, enseignants.
Plus du tiers des caissiers et employés de libre-service attribuent leur contamination à leur travail. C'est aussi le cas des techniciens des banques et assurance, essentiellement des chargés de clientèle qui sont pourtant nombreux (deux sur trois) à pratiquer régulièrement le télétravail, mais reçoivent aussi des clients en agence.
4,6 : millions de salariés ont été les travailleurs de la 2e ligne pendant les confinements
Logiquement, la contamination liée au travail est plus fréquente en cas de contacts avec d'autres personnes, y compris durant les trajets en transport. Elle est également associée à certaines conditions de travail qui semblent rendre plus difficile le respect des gestes barrière. Pour les salariés qui travaillent au moins une partie du temps en présentiel, la distanciation physique est le geste barrière le plus difficile à respecter.
En janvier, seuls 38 % d'entre eux disent « toujours » maintenir, dans leur travail en présentiel, « une distance d'au moins un mètre avec les autres personnes ». En revanche, 94 % des salariés déclarent se laver les mains régulièrement et 77 % porter constamment le masque. La distanciation apparaît moins souvent respectée quand le salarié estime « ne pas avoir les moyens (matériels, logiciels, information, formation, espace de travail…) » pour effectuer correctement son travail.
« Il en va de même quand le soutien du supérieur vient à manquer ou bien en cas de tensions avec le public ou de conflit éthique », selon la Dares pour qui « ces facteurs de risques psychosociaux sont les signes d'une coopération défectueuse au cours du travail, peu favorable au respect des consignes de sécurité ». Le bruit est un autre facteur défavorable. 73 % des salariés qui ont « un environnement de travail bruyant au point d'entendre difficilement des interlocuteurs situés à 2 ou 3 mètres » ne respectent pas « toujours » la distanciation physique.
Si le télétravail réduit la contamination dans le cadre professionnel, l'enquête ne permet pas de le mesurer précisément dans la mesure où le télétravail s'explique aussi dans certains cas par une contamination préalable au travail.