La sidérurgie souffre, des propositions existent
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« Lors des NAO 2020, négociées en début d'année 2021 et applicables à partir du 1er janvier, notre direction nous avait dit que, à cause de la Covid-19, du manque de moyens, elle ne pourrait pas nous donner d'augmentation. Zéro ! », explique Florian Brasseur, délégué syndical chez Jeumont Electric, entreprise sise à Jeumont, dans le Nord. « La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est que l'on n'a pas eu non plus de primes de participation et d'intéressement, distribuées normalement tous les ans, alors que l'actionnaire majoritaire a encore pris 1,2 million de dividendes cette année. » De quoi « vraiment outrer » les salariés.
D'autant que, si le spécialiste des « très gros moteurs » pour centrales nucléaires ou thermiques, les bâtiments de marine, était jusqu'à il n'y a pas si longtemps « réputé comme une usine qui payait bien », ce n'est plus le cas aujourd'hui. Sans oublier « les conditions de travail qui se dégradent parce que l'on a une très grosse perte de savoir-faire sur des métiers hyper spécifiques pour lesquels on ne forme plus, une charge de travail de moins en moins répartie, des heures supplémentaires qui augmentent et une pression pour la réalisation effective des quotas ».
« On a lancé un mouvement de grève le mardi 29 juin et il a tout de suite été très bien suivi », reconnaît Florian. Surprise, inquiète par ce ras-le-bol général qui se manifeste, la direction propose aussitôt « une prime ». Quand les syndicats réclament « une prime de 800 euros et 1,5 % d'augmentation générale ». Au refus des dirigeants répond alors une grève générale, déclenchée le 2 juillet. Le bras de fer s'engage, entre blocage du site par les salariés et fermeture décidée par la direction, « du jamais vu » dans l'entreprise.
Alors que la tension devient de plus en plus « palpable », la grande majorité des salariés restant mobilisés, la CGT décide de « frapper un grand coup ». « Parce que l'on n'allait pas continuer à faire grève pendant des semaines avec les mêmes revendications », défend le responsable syndical. « On leur a dit : “Si vous ne répondez pas favorablement à nos revendications, 800 euros de prime et 1,5 % d'augmentation, à partir de lundi matin [12 juillet, NDLR], elles doublent et passent de 800 à 1 500 euros de prime, de 1,5 à 3 % d'augmentation !”. »
Pari osé ? « Le moment était très bien choisi. Il y avait des audits dans l'entreprise, des clients devaient venir », précise Florian, qui admet que la mobilisation de l'USTM locale, des camarades de Toyota, PSA, Bombardier, venus renforcer celle des salariés de Jeumont n'est pas non plus étrangère à la décision d'une direction « soucieuse de son image ». Laquelle finissait par acter, vendredi 9 « en fin de matinée », « une augmentation générale de 1,5 % et une prime de 800 euros. Ce que l'on avait demandé ».
Une « grosse victoire politique » pour Florian Brasseur et ses camarades, qui justifie sans aucun doute les sourires sur les visages des salariés de Jeumont Electric ce lundi matin. La lutte paie.
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