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SALAIRE

Les Michelin, gonflés à bloc pour obtenir des augmentations de salaires

27 janvier 2022 | Mise à jour le 28 janvier 2022
Par | Photo(s) : Thierry ZOCCOLAN / AFP
Les Michelin, gonflés à bloc pour obtenir des augmentations de salaires

Les négociations annuelles obligatoires (NAO) de décembre 2021 ayant tourné court, les salariés de Michelin dénoncent une mascarade et préparent une nouvelle séquence de grèves et de mobilisations sur l’ensemble des sites du groupe pour obtenir des revalorisations. Ce jeudi 27 janvier, ils se sont donc mobilisés dans le cadre de la journée nationale unitaire interprofessionnelle.
Énième illustration de l’affrontement capital/travail, le cas de Michelin: Fort de 2,6 milliards de résultat net en 2020 et d’une prévision de 1,9 milliard net pour l’exercice 2021 (publiés le 14 février 2022), le fleuron national du pneu et des chemins gastronomiques étoilés rechigne à partager la gamelle avec les producteurs de ses richesses. Anorexique vis-à-vis des salariés à qui le groupe n’accorde que 2 % d’augmentation générale pour des salaires de base de 1 300 euros net/mois, Bibendum encourage la boulimie de ses actionnaires en leur reversant 50 % de ses bénéfices, contre 30 à 35 % habituellement.
Lors des NAO de décembre 2021, la CGT revendiquait 2 000 euros de salaire minimum pour tous et une augmentation générale de 3,5 %, pour au moins couvrir l’inflation.
La séquence des négociations annuelles obligatoires sur les salaires 2021 a laissé en bouche un goût très amer aux syndicats comme aux salariés qui, après les mobilisations de décembre en amont des NAO, se disent aujourd’hui prêts à repartir en grève pour obtenir la poursuite des négociations salariales.
« On avait bien préparé le terrain des NAO, avec la CFDT qui réclamait 5 % d’augmentation générale, SUD qui exigeait de primes, et la CGT, qui revendiquait 2 000 euros de salaire minimum pour tous et une augmentation générale de 3,5 % pour au moins couvrir l’inflation, mais rien n’y a fait », déplore Michel Chevalier, délégué central CGT de Michelin.

Appel à reprendre la grève dès le 27 janvier

Sur les sites de Cholet, Bourges, Saint-Doulchard, Blavozy, des grèves et débrayages avaient déjà émaillé les NAO de décembre qui se s’étaient soldées par une revalorisation à minima : + 2 % d’augmentation générale, en-dessous de l’inflation (+ 2,8 % en 2021 selon l’Insee). Une revalorisation aussitôt jugée insuffisante et donc indécente par les salariés.
D’autant plus qu’entre crise du Covid-19 et efforts supplémentaires fournis pour assurer les niveaux de production exigés durant les deux années de crise sanitaire, l’entreprise a pour la première fois de son histoire choisi de sur-récompenser ses actionnaires, au détriment de ses salariés. « C’est là où le bât blesse », regrette Michel Chevalier qui a appelé les salariés à la reprise de la grève, dès le 27 janvier, journée de mobilisation nationale et interprofessionnelle pour la revalorisation des salaires.

Sur les chapeaux de roue pour les salaires

En grève et en débrayage sur la plupart des douze sites du groupe Michelin, les salariés et leurs syndicats dénoncent les salaires de la honte et la boulimie des actionnaires gavés aux aides publiques : CICE, CIR et autres « incentives » accordés dans la foulée du « Quoi qu’il en coûte » du président Macron avec, pour seule contrepartie, l’austérité pour les salariés.
Doublement pénalisés par l’inflation galopante, les trappes à bas salaire et cette politique économique du ruissellement du bas vers le haut, ils exigent la reprise des négociations sur les salaires. Faute de quoi, préviennent-ils, ils organiseront les actions nécessaires pour se faire entendre et comprendre par Michelin. À bon entendeur…