Conférence sociale : tout ça pour ça !
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Voilà une communication qui a le secret d’énerver Philippe Allard, délégué de groupe CGT de Carrefour. A la suite des résultats historiques publiés par le groupe , son PDG, Alexandre Bompard décline sur tous les tons combien ses salariés vont nager dans le bonheur en même temps que les actionnaires grâce à la participation. Et de rappeler tous les petits avantages en nature dont bénéficient les salariés, des 10% sur la carte Pass à des prix sur l'essence. Relayé par les syndicats signataires de l'accord comme FO, le clou de la béatitude serait illustré par la prime de 941 euros que toucheraient les salariés au titre de la participation, prime qui serait en hausse de 14% par rapport à l'année dernière.
Philippe Allard, tient à remettre les choses au clair : « Bompard communique sur les 941 euros de participation aux bénéfices et les augmentations de salaire qu'ils considère comme intéressantes alors qu'elles demeurent en deçà de l'inflation. Ces augmentations se feront en deux fois. A l'issue des premières négociations annuelles obligatoires sur les secteurs, hyper, logistique et Market, ils accordent 1,3% en mars et 1,3% ou 1,5% en juillet selon l'établissement. En cumulant les deux, ils communiquent sur le fait qu'il y aurait 2,6% d'augmentation. Or l'inflation sera autour de 3% en 2022. Ils se moquent vraiment de nous et ce avec la complicité de syndicats qui ont signé ces propositions. Déjà, ils communiquent sur le ton de « Victoire, grâce à nos signatures on a gagné 2,8% ! » Ils reprennent sans aucune critique la communication de l'employeur… »
Un autre aspect met en rogne Philippe, c'est la nature même de la participation aux bénéfices. Le délégué CGT précise sa pensée : « La CGT ne veut pas d'une participation aux bénéfices exorbitante. D'ailleurs nous préférerions qu'elle disparaisse en échange d'augmentations de salaire, qui elles ne seraient ni aléatoires, ni tributaires des résultats. Parce qu'en plus, cette participation est mal répartie car indexée aux salaires. Plus le salaire est élevé et plus la prime est importante. Que le syndicat catégoriel CFE-CGC le signe, c'est normal. Mais que les autres syndicats acceptent que les petits salaires n'aient que 700 euros, tandis que les gros salaires bénéficieraient de 2000 euros, c'est scandaleux ! »
Contrairement au climat médiatique ambiant qui affirme que la période est difficile pour la grande distribution, les bénéfices affichés par Carrefour démontrent l'exact contraire. « La participation, nous n'en voulons pas, ou alors du moins faut-il qu'elle soit uniforme,martèle le délégué. « Lorsque j'amène cette revendication en réunion les autres syndicats ne peuvent la contester et regardent leurs chaussures. En tout état de cause elle est légitime parce qu'il n'est pas normal que sur les 102 millions dédiés à la participation, la plus grande partie aille aux hauts salaires. Nous sommes légitimes à réclamer une juste répartition de la richesse dans un grand groupe. »
Chez Carrefour, les salaires sont si bas qu'en novembre dernier, la revalorisation automatique du Smic liée à l'inflation a rattrapé les trois premiers niveaux de salaires en entrée de grille. Philippe poursuit son analyse : « Après, bien sûr, il y a des primes et quelques avantages, mais qui sont aléatoires d'une année sur l'autre. Or nous demandons une grille de salaires qui débute à 2000 euros bruts et une augmentation de 300 euros pour tous les salariés. »
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