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mobilisation

Manosque : Almaviva s’incline devant les personnels de la clinique

1 décembre 2022 | Mise à jour le 1 décembre 2022
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Au terme de cinq semaines de grève, les soignantes de la clinique de Toutes Aures ont gagné ce que jamais un mouvement n'avait obtenu jusque-là dans le secteur hospitalier privé.
Quand on demande à Flora Paul ce qui a pu faire plier la direction de la clinique Toutes Aures, la jeune infirmière répond sans hésiter : « Notre détermination. La plupart d'entre nous aurait préféré démissionner plutôt que reprendre le travail dans les mêmes conditions. » Propriétaire de dix-sept établissements dans le Sud, le groupe Almaviva est le premier groupe hospitalier privé de la région et le quatrième en France. Son chiffre d'affaires a été multiplié par deux depuis 2017 pour atteindre 550 millions d'euros fin 2021. Une situation prospère qui ne se voit pas dans sa gestion du terrain. Rachetée en 2012, la clinique de Manosque, s'organise autour d'un service chirurgie, d'un bloc opératoire et de quarante-sept lits. Les patients viennent de tout le département. Si leur nombre a augmenté sur la dernière année, les effectifs de la clinique, eux, ont diminué. Épuisés, enchaînant les heures supplémentaires, les personnels ont alerté à plusieurs reprises la direction, écrit des courriers, restés sans réponse. Le 18 octobre, la grève est décrétée. « La direction refusait de discuter. Elle affichait un profond mépris, tenait des propos scandaleux… », raconte Flora. De manifestations en rencontres avec les élu.e.s, de rassemblements en conférences de presse, la solidarité s'organise à l'intérieur et à l'extérieur de la clinique. Une cagnotte en ligne est mise en place pour les soignantes, qui ne touchent plus leurs salaires. Après quatre semaines, la position d'Almaviva se fissure. Le groupe qui se disait contraint au plan économique retrouve des marges. Le protocole de fin de grève signé le 18 novembre prévoit : une augmentation des salaires de 110 euros brut par mois ; la majoration des heures supplémentaires ; la régularisation des CDD ; le respect de la charte du bloc opératoire. Soutenues par la CGT, Flora et plusieurs de ses collègues ont créé un syndicat. « C'est un sacré combat qu'elles ont gagné, dit Cédric Volait, de la CGT Santé Alpes-de-Haute-Provence. Jamais des grévistes d'une clinique privée n'avaient obtenu autant au terme d'un mouvement. »