Après le rejet de la motion de censure, mobilisation contre la promulgation de la loi

Outre l'absence de majorité à l'Assemblée nationale pour soutenir le projet de loi, l'ensemble des syndicats y est opposé ainsi que l'écrasante majorité des Français. Suite à l'enclenchement de l'article 49-3 de la constitution par la première ministre pour faire passer le texte, les députés étaient appelés à voter lundi 20 mars sur deux motions de censure. Celle qui était transpartisane a ainsi recueilli 278 voix sur les 287 nécessaires. Toutefois, si la réforme des retraites est, de fait, considérée comme adoptée, sa promulgation pourrait rencontrer des obstacles. Sur le plan législatif, les oppositions ont annoncé la saisie du Conseil constitutionnel en vue d'un référendum d'initiative partagée (RIP) et d'un recours.

Onde de colère

Concernant la demande de RIP, une fois que les magistrats auront jugé recevable la demande, les 4, 87 millions de signatures requises devront être récoltées dans un délai de neuf mois. Autre obstacle : le haut niveau de conflictualité sociale. Trains annulés, raffineries bloquées, éboueurs en grève… mais aussi étudiants qui occupent leur université, manifestations improvisées … « Dès l'annonce du recours au 49-3 (…), véritable déni de démocratie, une onde de colère a provoqué de nombreuses actions spontanées », note la CGT dans un communiqué diffusé dès l'annonce du rejet de la motion de censure. Celui-ci « ne change rien  » pour la confédération qui engage  les salariés à « participer massivement aux grèves reconductibles et aux manifestations » pour élever le rapport de force: « l'intersyndicale, et singulièrement la CGT appellent à amplifier la mobilisation, à prendre toutes les initiatives dans les entreprises, les administrations et les lieux de vie, pour porter, encore plus nombreux et plus fort, le rejet de la réforme des retraites ».