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Grève des salariés du centre de services de Arcelor Mittal à Denain afin de manisfester contre la fermeture du site. Le site de Reims est aussi menaçé de fermeture. Le 22/11/2024 à Denain photos Mathieu Dréan
Depuis mardi 19 novembre, plus aucun camion n’entre ni ne sort de l’usine ArcelorMittal Centres de services (AMCS) de Denain (Nord). Une grève décidée spontanément dans l’après-midi, dès l’annonce en réunion de comité social et économique (CSE) extraordinaire par la direction de cette filiale d’ArcelorMittal d’un « possible arrêt » de deux de ses huit sites, à Denain et Reims. Soit 24 licenciements dans le Nord et 113 dans la Marne.
Ce vendredi, Jean-Marc Butin, qui dirige par intérim AMCS après la démission du directeur général, a passé la journée sur le site de Denain. En arrivant, il est allé à la rencontre des salariés sur le piquet de grève. Clément Thiery, de la CGT du site de Denain, résume l’échange : « Il nous a confirmé que les indicateurs sont au vert, car de janvier à octobre 2024, nous avons réalisé 150 000 euros de bénéfices, mais qu’en termes de volumes, notre usine n’est chargée qu’à 38%. Après, on a entendu les salades habituelles : baisse de la demande des clients, concurrence déloyale de la Chine et d’autres pays hors Union européenne, absence totale de soutien de l’Union européenne… » « En réalité, on ne fait pas assez d’argent pour l’actionnaire, donc on nous éjecte », conclut-il.
« A Reims, on nous dit que nous sommes trop loin des clients, installés dans les zones industrielles du Nord, de l’Est, de l’Ouest ou de Rhône-Alpes », confie Benoît Jean-Leroy, délégué CFDT dans l’usine de la Marne, venu soutenir ses collègues nordistes. A Denain, on évoque surtout des pertes de clients, notamment des constructeurs de bennes agricoles (John Deere, Claas…). Les salariés nous expliquent ainsi que l’activité a été découpée en différentes entités, toutes au sein d’ArcelorMittal. Ce qui suppose pour AMCS d’acheter les bobines d’acier à une première entité, à un prix imposé, puis de revendre à une autre les feuilles d’acier que l’entreprise produit. Charge à cette dernière entité de vendre au client final. A chaque étape, s’ajoute une marge supplémentaire.
« On ne peut pas nier une baisse du marché, mais la stratégie commerciale et industrielle est en cause. Le groupe applique des prix que les clients n’acceptent plus. Et concernant l’automobile, nous n’avons pas pris le virage de l’acier pour moteurs électriques », résume David Blaise, délégué central CGT chez AMCS, joint au téléphone. Il évoque également le remboursement, en 2023, par AMCS à la maison-mère ArcelorMittal d’un prêt de 40 millions d’euros. Certes, AMCS n’a désormais plus d’endettement, mais cette somme serait aujourd’hui bienvenue dans les caisses d’AMCS.
Ce lundi 25 novembre, un nouveau CSE est organisé chez AMCS. « On n’en attend pas grand-chose d’autre que la confirmation de la fermeture et les modalités pour nous mettre dehors », explique Clément Thiery. Les mauvaises nouvelles pourraient-elles même être aggravées ? Certains s’attendent à ce que la trentaine de salariés d’ArcelorMittal Distribution, à Denain, qui s’occupent entre autres de la vente des productions du site local d’AMCS, soient également placés dans la charrette.
Ainsi, Camille (prénom modifié) ne croit pas que le groupe pourra garder le gros client d’AMCS Denain qu’est le constructeur ferroviaire Alstom : « Ses exigences [de qualité] sont énormes et toute notre ligne, ainsi que celles de nos sous-traitants, sont spécialement homologuées. Cela fait vingt ans qu’on connaît ce client et c’est ingérable à distance. »L’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC) d’AMCS appelle à la grève ce lundi pendant la réunion de CSE et à « une journée noire le mardi 26 novembre avec des rassemblements sur les huit sites français ». Avec pour revendication prioritaire « le maintien de nos usines et des emplois », insiste la CGT Métallurgie.

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