Colère sociale et ambiance volcanique à La Réunion
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Des maisons éventrées, des habitats précaires réduits à des amas de tôle, des arbres et des toits arrachés… Le cyclone tropical Chido, d'une rare violence avec des vents pouvant atteindre plus de 220 km/h, a dévasté samedi l’archipel et plongé dans le noir 85% des habitants, privés d'électricité. Les rafales monstrueuses qui ont frappé le département le plus pauvre de France ont intégralement rasé les bidonvilles où vivaient un tiers de la population mahoraise. Sur des vidéos, on peut voir notamment que le bidonville de Kawéni, qui comptait plus de 20.000 habitants, a été réduit à néant.
Quelques jours après le passage du cyclone qui s'est déchaîné samedi soir, la population – dont les trois-quarts vit sous le seuil de pauvreté – avait de graves difficultés d'accès à l'eau et aux vivres, laissant craindre une crise humanitaire. Plus inquiétant encore, une grande partie des populations sans-papiers, principalement originaires des Comores, qui vivaient dans les bidonvilles n'auraient pas rejoint les abris prévus par la préfecture, craignant pour certains d'être expulsés ou pire, n’étant pas informés du danger. « Beaucoup pensaient que c'était un piège qu'on leur tendait (…) pour les ramasser et les conduire hors des frontières », a déclaré à l'AFP Ousseni Balahachi, un infirmier à la retraite. « Les gens ont craint de quitter leur bidonville et de perdre le peu qu'il leur restait, observe Jean-Baptiste Callebout, du secteur international CGT. Les expulsions menées il y a quelques mois les ont aussi rendus craintifs ».
Deux opérations – « Wuambushu » en avril 2024, puis l'opération « Place nette », un an plus tard – ont été menées par l'ex Ministre de L'intérieur Gérald Darmanin afin de détruire une partie de l'habitat précaire des bidonvilles. Des « décasages » réalisés au prétexte de lutter contre l'immigration illégale et l'insécurité qui ont précarisé encore un peu plus les personnes délogées de ces abris d'infortune.
Si le bilan était mardi de 22 décès recensés ainsi que 200 blessés graves et 1.500 blessés en urgence relative, il risque de s'alourdir considérablement dans les prochains jours. « Je pense qu'il y aura certainement plusieurs centaines, peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers » de morts, a déclaré le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville au lendemain du passage du cyclone. Dans un communiqué, la CGT a appelé l'Etat, qui a « préféré pourchasser les clandestins plutôt que leur offrir des conditions de relogement dignes », à apporter en urgence toute l'aide nécessaire aux Mahorais. Tandis que les secours tentent de venir en aide aux habitants sinistrés, un lourd bilan humain est à craindre, notamment parmi les personnes en situation irrégulière, au nombre de 100 à 200.000 sur tout l'archipel. De nombreuses personnes sont par ailleurs encore sans nouvelles de leurs proches, alors que les communications restent très difficiles sur tout le territoire mahorais. « On craint que plus de 200 membres de la @CroixRouge soient portés disparus », a par ailleurs alerté la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), sur X. 1500 civils et militaires sont mobilisés sur place pour porter secours aux victimes. Emmanuel Macron, qui devrait se rendre d'ici quelques jours dans l'archipel, a décrété un moment de « deuil national ».
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