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OUTRE-MERS

« Il ne faut pas que le gouvernement traîne trop... »

29 mars 2017 | Mise à jour le 29 mars 2017
Par | Photo(s) : Jody Amiet / AFP
« Il ne faut pas que le gouvernement traîne trop... »

Le mouvement social en Guyane s'est structuré avec l'appel de l'Union des travailleurs guyanais (UTG) à la grève générale illimitée. Débutée lundi 27 mars, cette grève réunit 37 syndicats. L'UTG, proche de la CGT et forte de ses 54 % aux dernières élections professionnelles, est la principale force syndicale guyanaise. Davy Rimane, secrétaire général de l'UTG Éclairage, fait le point sur la situation.
Pourquoi ce mouvement et quelles sont les revendications de l'UTG ?

C'est un ras-le-bol qui a fini par déborder. La colère amassée face au manque d'action publique est grande. Le mouvement s'est propagé comme une traînée de poudre ces derniers jours mais en réalité, cela fait des années que la situation économique et sociale guyanaise se dégrade et que nous demandons des mesures adaptées : l'emploi, la sécurité, la santé, l'éducation, l'énergie, la situation des communes de l'intérieur du pays… Nos revendications sont larges, il faut des moyens et agir rapidement sur tous ces points. Cela fait trop longtemps que l'on reste sans réponse.

Que préconisez-vous pour relancer l'économie guyanaise ?

Il y a des mesures à prendre tout de suite pour sortir de la crise, ensuite viendra le temps de mettre en place un autre fonctionnement. Cela commence par l'effacement de la dette des collectivités publiques et par la création d'emplois dans le privé et dans le public : ces dernières années on n'a fait que débaucher, il faut inverser cette dynamique. On doit par exemple faire en sorte que l'activité spatiale autour de Kourou ait des retombées concrètes et pérennes pour la population : l'activité du centre spatial doit générer de l'investissement, de l'accompagnement de projet, le développement du numérique. Les quelques retombées locales sur le milieu associatif sont insuffisantes. Il faut donner une bulle d'oxygène à l'ensemble de l'activité économique de la Guyane.

Syndicats, collectifs, le mouvement semble composite, qu'en est-il exactement ?

Effectivement, le mouvement actuel est divers. Plusieurs confédérations syndicales et plusieurs collectifs citoyens, comme les 500 frères, sont présents dans la rue. C'est un véritable mouvement populaire, sans précédent, il y a même des barrages sur le fleuve ! Sur les questions de sécurité, de santé, d'emploi, chacun joue sa partition mais il n'y a pas d'éclatement entre les différentes composantes du mouvement, nous sommes solidaires, complémentaires et nous irons jusqu'au bout.

Qu'attendez-vous des autorités ?

Qu'ils prennent leur dispositions et répondent enfin à nos demandes. La ministre de l'Outre-mer, Ericka Bareigts, est totalement discréditée, elle n'a pas besoin de se déplacer, elle peut rester chez elle. Nous souhaitons voir le premier ministre, Bernard Cazeneuve, mais nous n'avons pas de liaison directe avec son cabinet, cela passe par la préfecture. Alors, en attendant une réponse, nous maintenons la grève générale illimitée. Nous sommes très déterminés. Et il ne faut pas que le gouvernement traîne trop parce qu'il pourrait être surpris de la tournure des événements.