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BUDGET

Les salarié.e.s de l'AP-HP en ordre de bataille contre l’austérité

27 août 2025 | Mise à jour le 27 août 2025
Par | Photo(s) : Emmanuel Dunand / AFP
Les salarié.e.s de l'AP-HP en ordre de bataille contre l’austérité

Emmanuel DUNAND / AFP

Le secteur de la santé, fortement impacté par le projet de budget 2026 présenté par François Bayrou mi-juillet, appelle à des journées de grève dès la rentrée. À l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), les soignants entendent bien obtenir le retrait de ces mesures austéritaires et défendre leurs métiers.

Ce lundi 25 août, un préavis de grève d'un mois a été déposé dans les trente-huit hôpitaux de l'AP-HP par une large intersyndicale rassemblant la CGT, FO, Unsa et la CFTC. Les syndicats appellent à des assemblées générales dans tous les hôpitaux franciliens en vue d'une grève dès le 1er septembre, reconductible jusqu'au vote du budget. Dans un communiqué commun, ils indiquent vouloir « débattre démocratiquement de la situation  » pour préparer une « grève unie de toute l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) », soit 100 000 personnels au service de huit millions d'usagers.

L'hôpital public au bord du gouffre

Fini le temps du « quoi qu'il en coûte » et des applaudissement aux fenêtres. L'heure est au tour de vis. Le 23 avril dernier, le Premier ministre François Bayrou adressait une circulaire aux directions des agences régionales de santé (ARS), soulignant le creusement du déficit du système hospitalier et la nécessité « de relancer une démarche d'efficience et de performance ». Son projet de budget pour 2026, annoncé le 15 juillet, précise le sort qu'il entend réserver au secteur : sur les 44 milliards d'euros d'économies souhaités, 5,5 milliards doivent être réalisées sur le budget de la santé, ce qui augure des fermetures de lits et de services, une dégradation des conditions de travail et des soins apportés aux patients. Avec le doublement des plafonds des franchises médicales et des participations forfaitaires, une réforme des arrêts maladie et le recentrage des remboursements des affections longue durée (ALD), supposés responsabiliser les patients dans leurs dépenses de santé, ces derniers sont fortement mis à contribution. Quant aux soignants, ils sont directement concernés par le non-remplacement d'un départ à la retraite d'un fonctionnaire sur trois ou par la suppression de deux jours fériés. Cette dernière mesure rencontre une farouche opposition : « Si les jours feriés sont payés comme des jours normaux, cela représente une réelle attaque à notre pouvoir d'achat  », dénonce Roselyne Clavot, infirmière aux urgences adultes à l'hôpital Louis Mourier, à Colombes (92). Une assemblée générale des personnels, organisée en intersyndicale, est d'ores et déjà prévue jeudi prochain dans cet établissement des Hauts-de-Seine.

Des mobilisations contre l'austérité

Le plan d'austérité du gouvernement est d'autant plus mal vécu que l'hôpital public est déjà exsangue.« Les annonces de François Bayrou sont un coup fatal à nos professions, tant pour les moyens, pour les usagers, que pour les professionnels », dénonce Barbara Filhol, secrétaire générale de la fédération CGT Santé et Action sociale. « Depuis les annonces de restrictions budgétaires en juillet, il y a une réelle colère au sein des personnels soignants », abonde Nathalie Marchand, secrétaire générale de l'union des syndicats CGT de l'AP-HP. Signe de l'ampleur de la fronde, les syndicats ont opté pour la grève reconductible au-delà du 1er septembre. D'autant que d'autres rendez-vous émaillent la rentrée sociale. « Le 1er septembre n'est qu'une date parmi d'autres, notamment celles du 10 septembre et du 9 octobre », poursuit Nathalie Marchand.

Née sur internet hors des organisations syndicales, la journée de mobilisation autour du mot d'ordre « Bloquons tout » est soutenue par certaines fédérations de la CGT, notamment celles du commerce et la chimie. « Pour le 10 septembre, nous appelons les personnels de notre champ professionnel à rejoindre toutes les mobilisations du territoire, et cette date servira de tremplin pour la suite  », précise Barbara Filhol. Avant même les annonces de François Bayrou, un mouvement social interprofessionnel pour défendre la santé et la sécurité sociale était prévu le 9 octobre devant le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, à Paris. Mobilisation rejointe par les fédérations CGT de la Chimie et celle des Organismes sociaux, mobilisées pour un pôle public du médicament et la prise en charge de l'usager tout au long de sa vie. La rentrée sera chaude.