À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
INJUSTICE

Grève des mineurs 1948.

9 mai 2014 | Mise à jour le 3 mai 2017
Par
Grève des mineurs 1948.

À l'automne 1948, les mineurs se mettent en grève un peu partout en France contre les décrets Lacoste qui imposaient la baisse des salaires, la réduction du personnel, la remise en cause du statut adopté deux ans plus tôt. L'armée est envoyée pour réprimer les grévistes par Jules Moch, ministre de l'Intérieur.

Résultat de la répression: 
6 morts, 2 000 arrestations et plus de 1 300 condamnations à la prison ferme, dont 714 dans le Pas-de-Calais. Derrière ces chiffres, des vies brisées.

La journaliste Dominique Simonnot, spécialiste des affaires judiciaires pour Libération puis pour Le Canard enchaîné, revient sur l'injustice qui a frappé tant de familles et sur leur combat pour réclamer réparation. En donnant la parole aux survivants, elle nous conte dans Plus noir dans la nuit l'avant et l'après des événements.

 
De la résistance héroïque en 1941…

L'avant, c'est la grève héroïque menée sept ans plus tôt, en 1941, contre les nazis. Extraits de journaux clandestins dont La Vie Ouvrière, témoignages viennent exhumer cette résistance oubliée et les représailles qui s'ensuivirent : arrestations, déportations, exécutions. C'est encore la « bataille du charbon » pour reconstruire la France à la Libération. « Tout était effacé, balayé, de ces années ensemble dans la Résistance et la Libération, il importait peu que les grévistes aient été des résistants, qu'ils soient vieux ou malades. »
L'après, ce sont les mineurs licenciés, privés de logement, de chauffage, d'école, de médecin. La tournée des gardes des mines dans les entreprises du Pas-de-Calais pour interdire de les employer. Ce sont de longues années de lutte, des centaines de lettres, l'appui de l'avocat Tiennot Grumbach pour faire valoir leurs droits.

 

 

 

 

A la répression et aux licenciements en 1948 

Au fil des rencontres et pendant trois ans, Dominique Simonnot a recueilli leurs témoignages.
À travers les récits des uns et des autres, on suit l'errance et le dénuement de Georges Carbonnier et de sa femme Simone, de Norbert et Lucienne Gilmez, de Colette et René Lebrun, de Jeanne et Henri Couchey ou encore de Daniel et Leone Amigo. Les uns échouent dans une baraque en bois sans eau, ni électricité, les autres, dans un blockhaus ou chez la grand-mère. À lire ces vies de parias, on comprend la ténacité de leur bataille et l'urgence de leur rendre enfin justice.

 

Plus noir dans la nuit. La grande grève des mineurs de 1948, de Dominique Simonnot, éd. Calmann-Lévy, 270 p., 17,50 €.

 

La Vie Ouvrière octobre 1948