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Un thriller socio-financier haletant, un road movie féministe, une charge implacable contre la logique déshumanisée des multinationales. « Un monstre à mille têtes », cinquième film du Mexicain Rodrigo Plá, est tout cela à la fois.
Ce jour-là, tout a basculé. Une mère de famille humiliée part en guerre, telle une amazone des temps modernes, contre la société d'assurance qui refuse à son mari le traitement qui peut lui sauver la vie. Et entraîne avec elle son fils adolescent dans une suffocante spirale de violence.
Sonia Bonet savait-elle jusqu’où elle irait, dossier sous le bras, tailleur propret et revolver dans le sac à main ? Elle ne voulait pas que ça dérape, juste qu'on l'entende, qu'on lui prête l'attention due à seize ans de cotisations ininterrompues. Les courriers sans réponse, les coups de fil sans suite, l'attente interminable dans la salle d’attente… et son mari de 48 ans en train de crever d'un cancer au milieu du salon. C’en est trop.
La réalité socio-économique et la dénonciation d’un monde dominé par l’implacable logique libérale sont au cœur du cinéma de Rodrigo Plá. Son premier long métrage La Zona, brillant thriller où déjà les inégalités sociales crevaient l’écran des deux côtés du mur d'une propriété privée, avait été très remarqué. Plus confidentiel, La Demora, son dernier film, n’en était pas moins un remarquable drame social où une mère de famille – encore – se débattait seule pour élever ses gosses et prendre en charge son vieux père.
Un monstre à mille têtes s’inscrit naturellement dans cette filmographie et marque un brillant retour au thriller dans une veine socio-financière. S'il se réfère à la puissance menaçante des dragons qui peuplent les récits fantastiques, le titre du film pointe surtout les mille visages de l'organigramme pyramidal qui servent – parfois malgré eux – la logique financière déshumanisée des grandes multinationales.
Inspiré du documentaire canadien The Corporation de Mark Achbar et Jennifer Abbott, le scénario repose sur les mécanismes classiques de l'indifférence et de la corruption : primes aux collaborateurs qui disqualifient le plus de malades, actionnaire principal s'auto-dédouanant de toute responsabilité, spécialistes en communication dépêchés pour étouffer tout scandale pouvant ternir l’image de la marque…
Cette course folle jusqu'au sommet de l'entreprise est menée tambour battant, ramassée dans l’unité de temps d’une journée de travail. Elle prend les allures d'un enfermement mental, mais partout des éléments du réel montrent que cette femme n'est pas tout à fait folle.
Dès le début du récit, les témoignages de plusieurs protagonistes du « dossier » annoncent un dénouement devant les tribunaux et permettent une mise à distance. Rodrigo Plá navigue habilement entre fantasme et réalisme, entre délinquance et résistance. Et dans cette sombre histoire de l'humanité, s'en remet à l'humour noir en faisant dire à son héroïne : « La prochaine fois, on braque une banque, ok ? »
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