Simon Delétang, planches de salut
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« Quand je relis Vilar (…), il est question de l'attention du public, de son silence, de son rire, de sa participation. C'est une question politique : lorsque l'on s'adresse à l'autre, on suppose l'autre capable à tout moment de prendre la parole. (…)
Il n'y a pas de théâtre sans le public et sa participation, sans individus qui créent le spectacle avec l'acteur et l'auteur. Cette présence du public est majeure et ma participation aux Tréteaux de France repose sur cette idée de l'adresse », déclarait en 2011 Robin Renucci, qui venait de prendre les rênes des Tréteaux de France.
Exemple réussi de la décentralisation culturelle, ce théâtre itinérant, créé en 1959 par l'acteur de cinéma Jean Danet, reconnu par l'État comme Centre dramatique national en 1971, continue à sillonner les routes de France à la rencontre des spectateurs. Comme le résumait Marcel Maréchal en 2002, succédant à Jean Danet (Vidéo de l'Ina : Marcel Maréchal présente les Tréteaux de France) : « Je veux faire un théâtre qui va au devant de son public au lieu de courir après lui. »
Depuis le 26 mai et jusqu'au 2 juillet, la troupe a installé ses tréteaux à l'Épée de Bois, au cœur de laCartoucherie. Plusieurs spectacles ont été et sont à l'affiche de l'escale parisienne : L'École des femmes de Molière (terminé), Le Faiseur de Balzac et La leçon de Ionesco (tous deux jusqu'au 2 juillet) et Œuvrer (qui se joue jusqu'à ce vendredi soir). Cette dernière pièce, écrite et mise en scène par Laure Bonnet, interroge intelligemment la place occupée par le travail dans la vie de chacun.
Sur scène, un couple (Maïa Commère et Arnaud Fremont) au milieu du chantier de leur future maison et un ouvrier étranger (Eric Proud), qui vient leur prêter main-forte moyennant quelques victuailles. C'est le week-end et madame a bien du mal à lâcher son portable et ses mails, craignant que sa boîte en pâtisse, alors que monsieur rêve d'une autre vie, ici à la campagne, au creux d'un nid, bâti de ses propres mains.
Au fil de leurs chamailleries, ils égrènent les témoignages des salariés, récoltés par Laure Bonnet. Les problématiques liées au travail se déclinent ainsi entre fiction et réalité et prennent toute leur force.
Comme en écho à la pièce, un débat est prévu dimanche 19 juin à 17 heures sur « les représentations du travail dans la création théâtrale d'aujourd'hui ». Avec une question en arrière-fond : le théâtre peut-il contribuer à promouvoir de nouvelles formes de travail ?
Pour en débattre : le psychiatre Christophe Dejours, les metteurs en scène Guy Alloucherie, de la compagnie HVDZ, Christophe Moyer, de Sens Ascensionnels (voir NVO du mois de juin), Alexandra Badea et Robin Renucci.
Comme le chantait avec emphase Charles Aznavour: « Viens voir les comédiens, voir les musiciens, voir les magiciens qui arrivent »… à l'Épée de bois.
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