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CINÉMA

La vie, énorme et sans un mot

1 juillet 2016 | Mise à jour le 13 février 2017
Par | Photo(s) : Studio Ghibli
La vie, énorme et sans un mot

La Tortue rouge, premier long-métrage d'animation du hollandais Michaël Dudok de Wit, est une délicate réflexion métaphysique et existentielle qui porte la marque des studios Ghibli, le studio japonais qui a produit le film.

C'est l'histoire d'un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d'oiseaux. La forêt, le soleil, l'eau. La forêt, le soleil et l'eau. Puis, c'est la rencontre avec une imposante Tortue rouge qui s'avérera ne pas être qu'une tortue. Au milieu de l'immensité naturelle va se former une famille qui traversera les différentes étapes de la vie avec ses instants de grâce et ses revers.

C'est à partir de ce scénario minimaliste dans la veine de Robinson Crusoé – scénario derrière lequel on retrouve notamment la cinéaste française Pascale Ferran – que le premier long-métrage de Michaël Dudok de Wit, portrait de famille et somptueux hommage à la nature, se déploie tour à tour en plongée onirique, en réflexion existentielle et en méditation sur le passage du temps.

Pourtant, peu de rebondissements, une tension dramatique légère, et pas un mot. Seuls la musique, les traits fins de l'illustration, la force des couleurs et des mouvements, la portée de l'imaginaire sont à l'œuvre. Prix spécial dans la catégorie Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, ce long-métrage d'animation est destiné à un public d'adultes.

Premier long-métrage des studios Ghibli réalisé par un étranger, La tortue rouge prend toute sa place, quelque part entre les réalisations de Hayao Miyazaki (Le Voyage de Chihiro [2001], Mon voisin Totoro [1988]) et celles d'Isao Takahata (Le Tombeau des Lucioles [1988] et Le conte de la princesse Kaguya [2014]), au demeurant producteur artistique de La tortue rouge.

Michaël Dudok de Wit est loin d'être un débutant dans le cinéma d'animation. Ses courts métrages avaient déjà été remarqués pour leur lyrisme et leur ton très personnel entre humour et poésie.

On pense notamment à deux productions des studios Folimage, Le moine et le poisson (1994), César du cout-métrage en 1996 et véritable perle de simplicité et d'allégresse ; ainsi que Père et fille (2000), bijou de nostalgie et de symbolisme, couronné de l'Oscar du meilleur court-métrage en 2001.

 

La Tortue rouge, réalisé par Michaël Dudok de Wit

1 h 20, sortie nationale le 29 juin.