La Turquie a déclaré la guerre aux Kurdes de Syrie
Après le retrait des troupes américaines de Syrie, la Turquie a immédiatement déclaré la guerre contre les forces kurdes du nord du pays, contraintes de s’allier à... Lire la suite
Quatre ans, et un bilan insupportable. Depuis le soulèvement populaire contre la tyrannie de Bachar al-Assad en mars 2011, la Syrie compte près de 220 000 morts dont plus de 10 000 enfants, des dizaines de milliers de disparus, plus d'un million de blessés et de handicapés, des milliers de prisonniers politiques soumis à la torture, dont plus de 11 000 morts sous la torture, quelque 4 millions de réfugiés à l'extérieur et environ 6,5 millions de déplacés à l'intérieur… Et ce bilan ne cesse de s'alourdir.
Voici quatre ans, après la Tunisie, l'Égypte, et de même que dans la plupart des pays arabes, un mouvement pacifique, populaire et unitaire s'organisait contre un régime dictatorial et clanique qui n'a eu de cesse de faire régner l'arbitraire, un régime prédateur au profit de quelques-uns, un régime qui a su longtemps – depuis Hafez al-Assad, le père de Bachar –, et en dépit des faits, se présenter comme «l'ennemi de l'ennemi des peuples». Comme un «allié», donc, que les défenseurs de la démocratie dans le monde auraient dû choisir au nom d'une logique de camps, contre le camp israélo-américain.
En dépit des faits, car on se souvient notamment des bombardements des Palestiniens, depuis le camp de Tal-al-Za'atar en 1976, jusqu'à Tripoli en 1983, avant ceux, plus récents, contre le camp de Yarmouk; et l'on se rappelle aussi comment le Liban, longtemps occupé et bombardé par Israël, a par ailleurs souffert de l'occupation syrienne, ou encore comment la Syrie a participé à la grande coalition américaine contre l'Irak alors que se jouait au détriment des peuples la course à l'hégémonie régionale…
Très vite, le régime de Bachar a déployé contre le soulèvement une répression meurtrière de masse pour militariser le «conflit». De même qu'il a tout fait pour le confessionnaliser, en l'internationalisant.
Au point que le pays est devenu un théâtre d'opérations de Daesh, qui y répand également l'horreur de masse, une horreur, elle, que l'organisation djihadiste médiatise autant qu'elle peut. Bachar al-Assad, Daesh, «des ennemis complémentaires, qui cherchent chacun à se justifier par la présence de l'autre», souligne l'écrivain et éditeur syrien Farouk Mardam-Bey, qui ajoute: «Il y a un an et demi, quand les puissants de ce monde se sont accordés sur une solution bancale à propos de l'usage par le pouvoir de l'armement chimique, lui fournissant de ce fait un permis de tuer par toutes les autres armes à sa disposition, nous étions nombreux à le dire que choisir entre Assad et les djihadistes n'avait aucun sens, et que si l'on s'obstinait à croire en cette alternative, on verrait bientôt prospérer, et Assad et les djihadistes. À l'époque, Daesh était encore embryonnaire, il occupe aujourd'hui un vaste territoire en Irak et en Syrie, et la leçon à en tirer est toujours la même: soit on se décide à combattre les deux monstres à la fois, soit ils continueront ensemble à détruire ce qui reste de la Syrie.»
Et d'en appeler à s'unir «contre la barbarie, quel que soit le nom qu'elle prend et le masque qu'elle porte». D'où cet appel à la marche de solidarité, samedi, à laquelle participait la CGT, pour une Syrie enfin libre et démocratique. Un appel lancé à tous les défenseurs des droits humains et militants du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Mercredi 18 mars, à partir de 18 heures, une soirée «Syrie, non à l'oubli» est organisée à l'Institut du monde arabe à Paris. Au programme: une table ronde animée par Nicolas Hénin, journaliste spécialiste de la Syrie (auteur de Jihad Academy), avec Jean-Pierre Filiu, (professeur à Sciences Po), Basma Kodmani (directrice du Centre pour une initiative arabe de réforme) et Isabelle Hausser, écrivaine; puis la projection du film Syrie: instantanés d'une histoire en cours.
Après le retrait des troupes américaines de Syrie, la Turquie a immédiatement déclaré la guerre contre les forces kurdes du nord du pays, contraintes de s’allier à... Lire la suite
Après un nouveau massacre à Khan Cheikhoun, dans la région d’Idleb, le peuple syrien continue de subir les conséquences de l’impunité dont jouit le régime. Lire la suite