Un anniversaire sans célébration
Bien que la Pologne soit le seul pays de l’Union européenne a n’avoir pas connu de réel ralentissement économique ces dernières années, pour le syndicat OPZZ, il n’y a aucune raison de se réjouir. Ce succès apparent repose en réalité sur une mutation économique qui n’a pas épargné les travailleurs.
«Le reniement et le mépris pour les droits des travailleurs ne donnent pas matière à célébration», peut-on lire sur l’appel de l’OPZZ à manifester en ce 1er mai 2015, Il s’agirait «plutot de protester».
Pour preuve, les «contrats-poubelle» en vigueur dans le pays font des ravages chez les ouvriers. Outre l’absence de prime de précarité, ces contrats à durée déterminée permettent également aux employeurs d’être dispensés de toutes cotisations sociales – aussi bien en termes d’assurance santé, chômage ou retraite – et de ne prévoir aucun congé payé. Résultat: 17,1% des Polonais vivent sous le seuil de pauvreté.
L’OPZZ pointe également du doigt les réformes concernant les prestations sociales. De plus en plus basses et sélectives, celles-ci amplifient la hausse du niveau de pauvreté dans le pays. C’est pour toutes ces raisons que la centrale syndicale alerte le gouvernement de coalition de droite, anciennement dirigée par le plus Américain des Polonais, Donald Tusk, qui a récemment quitté ses fonctions de premier ministre pour prendre la tête du Conseil européen.
C’est donc un véritable ultimatum que lance l’OPZZ en ce 1er mai. Le syndicat est sur le qui-vive, prêt à se lancer dans un conflit social à tout instant, et le fait savoir. Il exige, entre autres, une augmentation du salaire horaire vers un niveau «raisonnable», un dégel du traitement des fonctionnaires et la baisse des impôts pour les plus défavorisés.
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