3 août 2015 | Mise à jour le 6 mars 2017
La cinquième édition de la caravane des saisonniers est arrivée à son terme, mardi 28 juillet. Après la participation de 56 unions départementales aux quatre coins du pays, l'heure est maintenant au bilan politique de ce tour de France des abus.
Dernière étape : Paris, ville touristique par excellence. Entre les touristes étrangers venus admirer la cathédrale Notre-Dame, ou faire leurs emplettes sur les grands boulevards, les jeunes venus profiter du quartier de la Bastille et les Parisiens qui, à défaut de pouvoir partir en vacances, se contentent de Paris-Plage, l'économie parisienne tourne, durant les mois estivaux, autour des saisonniers. Mais gare aux abus.
Entre le retraité de 63 ans, retournant faire la plonge dans un restaurant d'Hendaye, après le service du soir, en échange de « 30 euros et d'un repas » et l'employée d'un « grand parc d'attractions » enchaînant, depuis 4 ans, des contrats précaires, Sabine Génisson (du collectif CGT Saisonniers) ne tarit pas d'exemples d'abus rencontrés en cours de route.
« Ce sont des conditions indignes », se révolte la pilote de la caravane des saisonniers, « et en plus, c'est complètement illégal ! »
En effet, la population des travailleurs saisonniers s'est largement diversifiée avec la crise. De l'étudiant soucieux d'acquérir une première expérience, les travailleurs saisonniers rassemblent aujourd'hui l'ensemble de la population, jeunes et seniors, expérimentés ou non, avec ou sans papiers. Il s'agit, selon Sabine Génisson, de « remplacer l'emploi par de l'emploi précaire », et d'une « mise en concurrence de tous les publics sur le contrat saisonnier. »
Contrairement au CDD, le contrat saisonnier, créé à l'origine pour les secteurs du tourisme et de l'agriculture, ne prévoit le versement d'aucune prime de précarité. Une situation qu'il faut changer, selon la CGT.
C'est pour cette raison que le syndicat se tourne vers le législateur et demande la réforme de ce contrat. Après un colloque au Sénat, en avril dernier, sur la question des travailleurs saisonniers – et de la précarité en général – Sabine Génisson compte se tourner, dès la rentrée, vers le secrétaire d'État au tourisme et au commerce extérieur, ainsi que vers le ministère du Travail, afin de porter à leur connaissance les témoignages recueillis au cours de son tour de France des saisonniers et les conclusions que la CGT a pu en tirer.
➡️ À lire : le guide des travailleurs saisonniers de la CGT