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TAXI

Ça chauffe pour Uber

5 novembre 2015 | Mise à jour le 28 février 2017
Par | Photo(s) : Thomas Samson/AFP
Ça chauffe pour Uber

Comment combattre « l'uberisation » et promouvoir un nouveau statut pour les travailleurs salariés ? Invité par l'Ugict-CGT aux rencontres d'Options, le 21 octobre dernier, Javaid Tariq, secrétaire national du syndicat des taxis new-yorkais faisait part des préoccupations des chauffeurs de taxi aux États-Unis. Une bataille que l'on pourrait bien avoir à mener en France. Témoignage.

« Nous devons faire face à de nombreux problèmes. À New York, les chauffeurs de taxi ne sont pas des employés qui bénéficient d'une protection sociale, mais des indépendants. Pour exercer, il faut acheter une licence et travailler 12 heures par jour.

Depuis peu, nous constatons l'arrivée de personnes qui travaillent à mi-temps, ce qui fait baisser le niveau de vie des taxis permanents. La licence prouve que vous êtes un chauffeur professionnel. San Francisco en compte 3 500 pour 30 000 chauffeurs occasionnels. À New York, c'est différent parce qu'il y a une réglementation particulière.

On compte donc encore 30 000 taxis et un quota de 20 000 particuliers qui roulent avec une licence Uber. Seulement, Uber se bat pour supprimer cette réglementation et réaliser encore plus de profit sur le dos de ceux que l'on appelle les « Walmart on wheels » (Walmart sur roues, du nom de la chaîne de magasins réputée pour ses salaires low cost).

On doit cependant stopper ce modèle, car plus Uber obtiendra de voitures, moins les chauffeurs seront rémunérés puisque le marché n'est pas extensible.

La concurrence par monsieur Tout-le-Monde, qui recherche un revenu occasionnel, fait baisser le revenu global des travailleurs professionnels, et le problème peut s'étendre à toute la société en détruisant toute sorte de droit et de protection du travail.

En Californie, où l'uberisation est endémique, des gens s'endettent pour acheter un véhicule, travaillent sans limites. Mais les revenus ne sont pas au rendez-vous. On commence à avoir des personnes qui réclament le statut de salarié. Nous sommes en train de nous organiser pour intenter une class action.

En cas de succès, Uber devra payer 33 % de cotisations sur les salaires, mais il s'y oppose, car cela rendrait son modèle moins profitable.

Actuellement, nous travaillons avec le Bureau international dutravail pour donner une véritable protection sociale à ces chauffeurs, dont nous voulons aussi élever le niveau de vie. »

PROPOS RECUEILLIS PAR RÉGIS FRUTIER