La sidérurgie souffre, des propositions existent
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Prochaine échéance, le 8 janvier. C'est à cette date que doit se tenir la réunion information-consultation du comité d'entreprise de Sidel, 820 salariés, constructeur de machines d'emballage plastique, installé à Octeville-sur-Mer, près du Havre. Ensuite, le PSE annoncé le 4 septembre dernier par la direction et qui prévoit 209 suppressions de postes et 89 modifications de contrats, passera dans une phase plus exécutive. « Nous avons fait des propositions sur tous les postes, rappelle Raynald Kubecki, secrétaire du syndicat CGT de l'entreprise. On veut tout sauver et qu'il n'y ait pas de transfert d'un site sur l'autre. On souhaite aussi se pencher sur la question de la sous-traitance : aujourd'hui, environ 80 postes pourraient être maintenus sur le site s'il n'y avait pas ce recours abusif de la direction à la sous-traitance. »
Mais bien que quelques emplois (24) aient d'ores et déjà pu être sauvés grâce à l'action syndicale, la direction demeure « inflexible ». Alors, lundi 14 décembre, après trois mois d'une lutte « soft » (appel de la population locale au boycott des produits Tetrapak, interpellation des élus…), les salariés de Sidel sont entrés en grève, répondant à l'appel de l'intersyndicale. Une grève tournante sur les sept bâtiments que compte l'usine d'Octeville, administratif compris.
« On en bloque deux ou trois par demi-journée, ce qui mobilise entre 150 et 200 salariés à chaque fois, et suffit pour faire cesser l'activité », explique Raynald qui se félicite du très fort taux de participation, « autour de 90 % des salariés », selon lui.
À l'appel de l'union locale, les syndicats CGT de l'agglomération havraise ont apporté leur soutien en étant physiquement présents lundi matin. Interrogée mardi par Paris Normandie, la direction de Sidel (qui appartient à la multinationale suédoise Tetra Laval, également propriétaire de Tetrapak et de Delaval) s'est dite « déçue par les dernières actions des représentants du personnel », invitant ces derniers à « entretenir un dialogue social constructif ».
En réalité, les discussions sont rompues. « On les a vus mardi en réunion, mais ils ne nous ont rien apporté de plus », déplore le secrétaire du syndicat, qui n'a pas non plus tiré grand-chose de la rencontre en sous-préfecture le même jour.
L'avenir proche, c'est l'arrivée dans les murs, lundi 21, d'un nouveau PDG. « On ne sait pas grand-chose de lui encore si ce n'est qu'il arrive de Tetrapak, de la production. Plutôt du terrain, donc. On va lui demander de prendre le temps de bien analyser ce PSE avant de poursuivre. » Tetra Laval possédant des sites à Parme (Italie), à Francfort (Allemagne) et à Dubai (Émirats arabes unis), la crainte des salariés de l'usine normande ne porte pas seulement sur le transfert de poste.
Si le PSE est conduit tel que le souhaite la direction, « au-delà de l'emploi, on a de vraies raisons d'être inquiets pour la pérennité du site d'Octeville », s'alarme Raynald Kubecki.
Les trois semaines à venir s'annoncent donc décisives. Avec un atout de taille dans les mains des salariés : une mobilisation qui, malgré la proximité des fêtes de fin d'année, n'entend pas faiblir. « Ils parlent déjà de tenir le piquet de grève pour Noël et le Jour de l'an », assure Raynald. Réunis hier mercredi en AG, les salariés de Sidel ont voté la reconduction de la grève.
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