La votation censure la loi « travail »
Six cents bus sont annoncés pour acheminer les manifestants dans la capitale pour un défilé qui partira à 13 heures de la place d'Italie en direction des Invalides. On recense de nombreux appels et préavis de grève séparés ou unitaires, notamment dans les secteurs du Livre, des douanes, des services publics de l'État, des hôpitaux et des services d'action sociale, des collectivités territoriales, dans le commerce, la distribution et les services, dans l'agro-alimentaire, les mines et l'énergie ou encore parmi les travailleurs sociaux et étudiants en travail social.
Cette journée est préparée depuis plusieurs jours par les sept organisations syndicales engagées depuis plus de trois mois dans le bras de fer sur la loi « travail », notamment en consultant les salariés, les étudiants, les privés d'emploi, sous la forme d'une votation citoyenne.
Ces derniers jours et jusqu'au 28 juin, ce ne sont pas moins de 700 points de consultation qui ont été recensés dans ou aux abords des entreprises, sur la voie publique, dans les lieux d'enseignement. Dans un premier recensement effectué le 9 juin, la CGT donnait quelques exemples de la participation à cette consultation : 3 500 ingénieurs, cadres et techniciens du secteur de l'énergie (EDF, ENGIE, RTE, centrales nucléaires…) ont déjà participé à la votation, sur 36 sites différents. Soixante-huit pour cent d'entre eux ont exigé le retrait de la loi « travail ».
La votation organisée auprès des cadres du siège d'ENGIE a permis de recueillir 376 votants. Celle des sites de Recherche et développement d'EDF, organisée avec la CFE CGC, la CFTC, FO et Solidaires, a réuni 469 suffrages. À la centrale nucléaire de Chinon, 92 % des 763 votants se sont prononcés pour le retrait du texte, et dans celle de la Hague, 91% des 543 votants. La moitié des 300 salariés de chez KME Brasse (61), PME de la métallurgie, ont été 98 % à exiger le retrait de la loi.
Citons encore les sites de Sopra Steria à Colomiers (31), 131 votants (93 % pour le retrait), de la DCNS à Cherbourg, où la direction a essayé d'empêcher la votation en envoyant un huissier. Mal lui en a pris puisque 680 salarié-e-s ont voté, dont 89 % pour le retrait du projet de loi El Khomri. Dans la ville de Gardanne, l'union locale CGT a tenu un bureau en centre-ville qui a permis à 1 050 habitants de se prononcer.
Au centre des finances publiques de Besançon, 93 agents ont voté (89 % pour le retrait). Les personnels du CHU de Vannes ont rassemblé 112 votes (à 99 % pour le retrait).
Pour la CGT, « cette votation démontre, contrairement aux discours du gouvernement et du patronat, que le rejet de la loi travail est toujours aussi large. C'est le gouvernement qui est minoritaire, pas la mobilisation » !