20 juin 2016 | Mise à jour le 13 février 2017
Le 16 juin, l'ultime séance de négociations a tourné court. Grâce à la mobilisation et face à l'intransigeance du Medef, l'État a repris la main en décrétant la prolongation de la convention Unédic.
Ce 16 juin, « L'Internationale », jouée par un orchestre de jazz et diffusée par le camion sono de la CGT, résonnait jusque dans la salle où se tenait la dernière séance de négociation sur l'assurance chômage. Elle dura à peine 40 minutes, le Medef refusant toute hausse de cotisations patronales, le désaccord était consommé.
L'État a aussitôt dégainé un premier décret pour éviter toute rupture d'indemnisation au 1er juillet et prolonger la convention Unédic de 2014.
Tous les demandeurs d'emploi « continueront à percevoir leurs allocations sans subir le moindre désagrément », assurait alors le cabinet de la ministre du Travail. Un second décret, applicable mi-juillet pour les annexes 8 et 10, va, lui, transposer l'accord de branche, signé le 28 avril, entre la fédération des employeurs du spectacle et les cinq syndicats, dont le plus important, la CGT Spectacle.
PROLONGATION DE LA CONVENTION
Il est clair que la mobilisation a payé, faisant craindre une grève à quelques jours de l'ouverture des festivals d'été. La victoire est donc actée, via les décrets gouvernementaux. La prudence est toutefois de mise comme le rappelle Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle : « La convention Unédic pour le régime général comme pour les annexes 8 et 10 est prolongée jusqu'à la prochaine négociation qui peut avoir lieu n'importe quand ».
Si le gouvernement souhaite qu'à la rentrée, les partenaires sociaux reprennent les négociations pour aboutir à un accord, rien n'est moins sûr, vu l'intransigeance du Medef. Comme le résume en substance Éric Aubin, en charge des négociations pour la CGT : si le Medef accepte d'apporter de nouvelles recettes, pourquoi pas se remettre autour de la table, sinon, non.
AVANCÉES DANS LE SPECTACLE
En attendant, l'accord de branche, signé dans le spectacle, s'appliquera. Et ce n'est pas rien car il comporte de nombreuses avancées : retour à l'ancien système d'indemnisation, soit 507 heures sur 12 mois pour tous, artistes et techniciens, avec une date anniversaire ; clause de rattrapage sur 2 ans permettant d'ouvrir les droits en cas d'accident de parcours ; élargissement de la prise en compte des heures d'enseignement ; neutralisation des baisses d'indemnisation après un congé maternité ; début de prise en compte des arrêts maladie concernant les affections de longue durée…
Si la CGT s'en félicite, elle restera vigilante sur la bonne transposition de l'accord. Quant à la suite, à savoir les prochaines négociations pour une nouvelle convention, elles devront tenir compte des droits obtenus.
Il est plus difficile de les remettre en cause, surtout quand ils ont été appliqués.