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LGBT+

Marcher pour résister

4 juillet 2016 | Mise à jour le 10 février 2017
Par | Photo(s) : Daniel Maunoury
Marcher pour résister

La Marche des fiertés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres) a rassemblé des dizaines de milliers de participants à Paris samedi 2 juillet. Dans le long cortège festif et coloré, les militants CGT du collectif LGBT ont porté leurs exigences d’égalité et de non-discrimination au travail.

L'état d'urgence et le contexte plombé par l'attaque jihadiste qui a fait 42 morts dans un club gay d'Orlando, aux États-Unis étaient bien entendu dans les esprits. Mais rien ne manquait à ce défilé festif et bariolé, tout autant que politique et revendicatif. Le cortège, composé de plusieurs dizaines de chars et ouvert par des motards arborant des drapeaux arc-en-ciel, s'est élancé au son de la musique techno sur les quais de la Seine, du Louvre à la Bastille.

Parmi ces chars, on notait la présence de la CGT dont le collectif de lutte contre les discriminations LGBT avait affrété un semi-remorque supportant un sound system. Les militants CGT ont distribué des milliers de tracts pour expliquer la singularité et la légitimité de cette présence syndicale dans les marches ainsi que dans l'inter-associative organisatrice de la manifestation.

 

 

LES VICTIMES D'ORLANDO ET DU VIH DANS TOUS LES ESPRITS

À 16 heures pile, les sonorisations de tous les chars se sont tues pour diffuser quelques secondes d'une lugubre corne de brume appelant les manifestants à trois minutes de silence et à un « die-in ». Par milliers, ils et elles se sont allongé·e·s sur le pavé pour rendre hommage aux milliers de victimes du VIH-sida et aux 49 morts d'Orlando victimes de Daesh.

« Il ne faut pas oublier que les personnes LGBT ont toujours été cibles de violence. Les LGBTphobies continuent de tuer aujourd'hui dans le monde. De plus, la crainte est aujourd'hui présente dans tous les rassemblements organisés en France. Marcher est un acte de résistance. Nous ne devons pas céder à la peur. Nous avons plus que jamais besoin de réaffirmer notre visibilité et notre fierté dans les rues », a lancé avant le départ Amandine Miguel, porte-parole de l'association Inter-LGBT, organisatrice de cette ultime marche avant l'élection présidentielle.

L'occasion pour les associations, syndicats, partis politiques de rappeler à François Hollande ses « promesses non tenues ». En effet, la longue et laborieuse bataille pour le « mariage pour tous » ne peut occulter le renoncement du chef de l'Etat à ouvrir la procréation médicalement assistée aux femmes seules ou en couple homosexuel.

LES DROITS DES PERSONNES « TRANS » AU CŒUR DE LA MARCHE

Cette marche entendait aussi attirer l'attention sur les personnes transgenres et transsexuelles. Ainsi, la plateforme revendicative de cette marche 2016 revendiquait de « permettre le changement d'état civil en application des résolutions 1728 (2010) et 2048 (2015), qui demandent que les pays accordent des documents officiels reflétant l'identité de genre choisie, selon des procédures rapides, transparentes et accessibles, fondées sur l'autodétermination, sans obligation préalable de subir une stérilisation ou d'autres procédures médicales comme une opération de conversion sexuelle ou une thérapie hormonale ».

Ou encore « d'inclure l'identité de genre parmi les motifs de discriminations reconnues par la loi (en remplacement du terme identité sexuelle, plus flou) ».

Lionel Goulette, l'un des animateurs du collectif CGT de lutte contre les discriminations LGBT, soulignait d'ailleurs que cette question de la transsexualité et de la transidentité était devenue importante dans l'activité de défense et de soutien du collectif en direction des personnes discriminées à l'entreprise.

« Nous sommes amenés, explique-t-il, à intervenir auprès des DRH pour qu'ils acceptent de prendre en compte l'identité choisie de personnes qui effectuent leur transition. Il faut qu'ils acceptent enfin d'appeler madame quelqu'un qu'ils appelaient monsieur jusqu'à présent. »

Mais plus largement, l'action du collectif confédéral vise aussi à « faire reculer les préjugés homophobes dans le monde du travail comme dans les rangs mêmes de l'organisation syndicale. Cela nécessite d'informer, débattre ».