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Sidérurgie

A Dunkerque, un meeting pour une nationalisation totale et définitive d'ArcelorMittal

23 juin 2025 | Mise à jour le 23 juin 2025
Par | Photo(s) : Christophe Forestier
A Dunkerque, un meeting pour une nationalisation totale et définitive d'ArcelorMittal

La CGT d'Arcelor Mittal a organisé à Dunkerque le 20 juin un meeting de convergence des luttes.

Plusieurs centaines de personnes ont participé le 20 juin à un meeting devant l’usine dunkerquoise du groupe sidérurgique, sous le coup d’un plan de licenciements. Avec pour slogan principal : « Faire du métal sans Mittal ».

Vingt-quatre milliards d’euros de bénéfices en deux ans. Douze milliards de dividendes distribués depuis 2021. Une fortune personnelle estimée à plus que quinze milliards de dollars pour le fondateur du groupe et principal actionnaire. Plus de 600 licenciements dans ses sites français. Voilà résumée en quelques chiffres par Cédric Brun, de la CGT du Nord, toute la violence du plan annoncé fin avril par la direction d’ArcelorMittal France, qui frappe particulièrement sa plus grosse usine, celle de Dunkerque (Nord), qui compte 3 200 CDI et des milliers d'emplois indirects et induits.

Action à l’occasion de l’étape Valenciennes-Dunkerque du Tour de France ?

Il est possible que le 7 juillet, à l’occasion de l’étape Valenciennes-Dunkerque du Tour de France, des actions soient organisées pour dénoncer ce nouvel acte de casse industrielle. On n’en saura évidemment pas plus. Ce vendredi 20 juin, l’heure est aux manifestations de solidarité sur le grand rond-point devant l’entrée de l’aciérie, où sont installés des barnums rouges CGT. La banderole fixée sur le podium annonce la couleur : « Nationalisation totale et définitive, sous le contrôle des travailleurs ». Certains ajoutent même dans leur prise de parole : « Sans rachat ni indemnisation » pour l’actionnaire. Pour en arriver là, Gaëtan Lecocq, secrétaire du syndicat CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, précise :« j’ai besoin d’une proposition de loi trans-partisane. » Le message est adressé en direct aux élus locaux et parlementaires de gauche – dont une délégation de six députés LFI – venus assister au meeting.

« Faire du métal sans Mittal »

Reprenant pour sa part un slogan figurant sur des dizaines d’autocollants, Mathias Dupuis, de l’union locale CGT de Dieppe (Seine-Maritime), lance : « On peut faire du métal sans Mittal ! C’est nous qui produisons les richesses et nous devons récupérer notre outil de travail ! » « C’est notre combat à nous tous », insiste Christelle Veignie, secrétaire générale de la CGT Dunkerque, qui souligne la communauté de destin entre l’industrie et les services publics. « Nous avons les mêmes intérêts, défendre ensemble nos emplois », acquiesce Gisela De Lorie, venue de la région industrielle allemande de Duisburg, avec une petite délégation du syndicat IG Mettal. « TyssenKrupp, le grand groupe sidérurgique a déjà annoncé l’année dernière la suppression de 11 000 emplois, confie-t-elle. Une usine doit être entièrement fermée : Hüttenwerke Krupp Mannesman. »

Résister à la « tentation du chèque »

Chargé de la coordination des luttes et secrétaire confédéral de la CGT, Baptiste Talbot explique que, comme dans les luttes menées pour sauver le constructeur ferroviaire Valdunes, la papeterie Chapelle Darblay ou encore les Fonderies de Bretagne, le combat allie les syndicats de site, unions locales CGT, unions départementales, fédérations, confédération… « Devant la multiplication des plans de licenciements, l’horizon peut paraître bouché et la tentation immédiate est d’accepter le chèque [pour quitter l’entreprise, NDLR]. Nous avons un travail pédagogique à mener, car une fois que les emplois ont disparu, on met des années à reconstruire », poursuit-il.

« L’automobile, les aéroports, les transports, la construction, tout dépend de l’acier », rappelle Stéphane Flégeau, secrétaire général de la fédération CGT des travailleurs de la métallurgie,  résumant l’universalité du combat mené chez ArcelorMittal, dont tous les sites français étaient appelés à débrayer ce 20 juin. Un combat qui nécessite de solliciter des relais politiques – à l’exclusion du Rassemblement national, déclaré à deux reprises persona non grata par les orateurs du meeting – avant tout pour concrétiser la revendication de la nationalisation. Cette dernière commence même à trouver un écho parmi des personnalités de droite. « Il y a un mois, je n’y croyais pas. Maintenant, je commence à y croire », nous glisse Gaëtan Lecocq avec un petit sourire.