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Bourse du travail

À Foix, le maire veut déloger la CGT

25 juin 2019 | Mise à jour le 25 juin 2019
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À Foix, dans l'Ariège, le maire veut déloger l'Union locale CGT hors des locaux qui l'abritent. Le 29 mai, le tribunal a tranché : l'expulsion est possible. Les militants poursuivent leur bataille pour obtenir des locaux, indispensables à l'activité syndicale.

La mairie de Foix, dans l'Ariège, veut déloger la CGT et la bataille se joue en partie au tribunal. Le 29 mai dernier, le tribunal a décidé que l'expulsion était possible.

Quatre ans de procédure

« Cette bataille dure depuis quatre », affirme Maryse Gomes, secrétaire générale de l'union locale de Foix. Mais les choses se sont précipitées :  « Depuis le 29 mai dernier, et la décision du tribunal administratif de Toulouse, nous sommes à tout moment expulsables. Par les forces de l'ordre au besoin. »  Et ce n'est qu'à l'automne que la justice se prononcera sur la question du relogement de l'UL

Dur à avaler pour la CGT locale, désormais menacée d'être virée manu militari de locaux qui étaient mis à sa disposition depuis les années 1970 par la mairie de cette préfecture traditionnellement ancrée à gauche. Tout change en 2015, lorsque le maire (PS), décide de récupérer ses biens pour les confier à un promoteur immobilier et les transformer en logements sociaux. « Pas de souci », répond alors l'UL qui ne demande qu'à être relogée dans des locaux « décents, adaptés à ses activités ».

Les propositions de la mairie fuxéenne en la matière, « deux très petits bureaux non communiquant », sonnent le début d'une bataille juridique dont l'épilogue, après moult jugements, appels, rejugements, rappels etc., s'écrira donc cet automne.

Une activité menacée

« Pour le moment, nous n'avons pas de solution de repli », explique Maryse Gomes, qui dit travailler « la boule au ventre » en attendant la notification d'expulsion et l'arrivée de la police. Mais ce n'est pas là sa seule inquiétude. « Si nous étions expulsés, Foix deviendrait dans l'Ariège la seule ville, préfecture du département, sans local pour la CGT. Ce serait une première. »

Une disparition non sans conséquences. « Nous avons beaucoup de syndicats en Ariège et environ 800 syndiqués sur Foix. Il y a aussi de nombreux camarades isolés dans les toutes petites entreprises des environs », continue la syndicaliste qui, entre « privés d'emploi et conseils juridiques », constate « une activité de plus en plus intense compte tenu de l'actualité ». De là à imaginer que c'est ce qui gène le maire…

Défendre la liberté de réunion

Cette attaque contre une union locale est loin d'être  cas isolé. Depuis plusieurs années, des locaux attribués aux organisations syndicales, de l'UL aux Bourses du travail et autres maisons du peuple, sont en effet menacés de fermeture, quand ils ne sont pas déjà fermés.

Économies budgétaires, comme encore tout récemment dans l'Essonne, cession à des promoteurs immobiliers parfois même pour construire des logement sociaux, les prétextes invoqués ne manquent pas pour déloger la  CGT sans forcément lui attribue de nouveaux locaux. Mais ces décisions menacent en fait très concrètement la possibilité, pourtant garantie par la Constitution, de se réunir et d'exercer une activité syndicale.. A Foix, la résistance se poursuit.