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Réforme des retraites

À Gennevilliers, la grève se durcit chez GRDF

21 janvier 2020 | Mise à jour le 29 janvier 2020
Par | Photo(s) : DR
À Gennevilliers, la grève se durcit chez GRDF

En grève à 100 % depuis une semaine, les salariés de GRDF Gennevilliers ont préparé une nouvelle semaine d'actions stratégique contre la réforme des retraites mais aussi pour l'amélioration de leurs conditions de travail et salariales.

Ce vendredi 17 janvier, les grévistes d'Enedis-GRDF Gennevilliers se réchauffent autour d'un feu de palettes. Il est 7 heures du matin, les thermos à café et viennoiseries sont prêts, le groupe électrogène qui alimente la sono est en route. On n'attend plus que l'arrivée des visiteurs pour petit-déjeuner en toute convivialité.

Arrivant par vagues successives, une trentaine de salariés de tous bords rejoignent bientôt les grévistes devant le tipi embrasé qui barre l'entrée du site : agents territoriaux d'Argenteuil, collectif d'enseignants de l'Education nationale CGT-FO-FSU, salariés de la SNECMA Gennevilliers, de Géodis, agents de la RATP, militants de l'union locale CGT, etc.. Tous sont venus manifester leur solidarité avec les grévistes ; les encourager à tenir bon et discuter convergence de luttes et nouvelles formes d'actions à déployer ensemble pour faire perdurer la bataille des retraites, jusqu'au retrait du texte de la réforme.

Privé d'électricité depuis une semaine, le site de Gennevilliers est à l'arrêt total. Aucune des 60 livraisons quotidiennes de matériel n'a pu être assurée. Aucun tube, aucune bobine n'est entré ou sorti de la plate-forme de Gennevilliers. Bientôt, la pénurie se fera ressentir dans l'ensemble des sites franciliens empêchant l'exécution d'interventions sur l'ensemble du réseau.

Entre – 25 % et moins 40 % de pension avec la retraite à points

« C'est un site stratégique qui approvisionne l'ensemble des agences d'Ile de France en matériel de toute sorte, tourets, bleus de travail, compteurs Linky et Gasper, disjoncteurs, etc…», explique Karim Abed, le secrétaire général du syndicat CGT Energie Ouest Ile de France. Le bloquer, et par la grève à 100 % des quarante agents employés sur cette plate-forme, voilà qui devrait rendre visible leur opposition farouche à la réforme des retraites.

« Avec le système à points et la fin du calcul de la pension sur les 6 dernières années, les niveaux de pension vont baisser de 25 % pour les ouvriers et agents de maîtrise et jusqu'à 40 % pour les cadres qui, eux aussi, rejettent cette réforme et exigent le maintien du régime des IEG (industries électrique et gazière) », assure Karim Abed.

Des revendications locales

Dans la foulée de cette mobilisation contre la réforme des retraites, les grévistes portent aussi des revendications locales : le recrutement d'une quinzaine d'agents pour compenser un sous-effectif chronique qui se répercute en charge de travail supplémentaires pour les présents et en dégradation des conditions de santé (les arrêts maladie sont de plus en plus fréquents). Sous-effectif aggravé par une politique de modération salariale si drastique – les salaires des ouvriers et maîtrises plafonnent à 1200 euros mensuels – qu'elle induit une désaffection massive pour l'Ile de France. « Comment voulez-vous vivre ici avec de si bas revenus ? », interroge Salim.

Pas de trêve pour la grève

Déterminés à poursuivre la mobilisation jusqu'à se faire entendre du gouvernement et de la direction de GRDF, les grévistes ont préparé une nouvelle semaine d'actions du 21 au 24 janvier, date de la prochaine manifestation nationale interprofessionnelle et intersyndicale. Reconduite chaque jour par l'assemblée générale, la grève pourrait perdurer et, par contagion, s'étendre à d'autres sites d'Île-de- France. Voire, converger avec des initiatives d'autres secteurs professionnels, comme ce fut le cas lors de la coupure en électricité d'Amazon en Seine-Saint-Denis la veille de Noël.

Bref, autant d'actions de « réappropriation de l'outil de travail », ainsi qu'ils les nomment, sont actuellement à l'étude, qui préfigurent de nouvelles actions à venir, de la coupure de sites ciblés aux basculements en heures creuses et autres initiatives.