Arkema : Le lock-out patronal, déjoué par la CGT
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Grosse ambiance jeudi 28 novembre 2024 à l'Assemblée Nationale, où les députés de la France Insoumise (LFI) ont échoué à faire adopter leur proposition de loi visant à l'abrogation de la réforme des retraites. Le groupe d'opposition avait en effet décidé de profiter de sa niche parlementaire -sa journée annuelle réservée à ses textes- pour tenter d'enterrer la contre-réforme de 2023 imposée par le gouvernement Borne à coups de 49-3. Rejetée par une large majorité de français, elle reporte progressivement l'âge de départ à la retraite à 64 ans, contre 62 ans auparavant. Contrairement à l'effet de communication du Rassemblement national qui avait lui aussi profité de sa niche parlementaire le 31 octobre dernier pour porter une proposition semblable, tout en étant certain de ne pas pouvoir aller au bout du processus, le Nouveau front populaire avait balisé le chemin parlementaire. La proposition de loi LFI pouvait être examinée au Sénat dans le cadre de la niche parlementaire du groupe de la gauche démocrate et républicaine le 23 janvier prochain puis, revenir à l'Assemblée nationale par le biais du groupe écolo.
C'était sans compter sur le camp présidentiel, vautré dans l'obstruction pour empêcher le vote de la loi, les députés n'ayant que jusqu'à minuit pour discuter du millier d'amendements déposés par les Macronistes, les Républicains et le Modem. Les députés ont ainsi passé la journée à passer en revue des amendements portant par exemple sur le titre de la proposition de loi, l'un d'eux visant à qualifier le texte de « démarche électoraliste et idéologique », à reprocher aux partis de gauche de menacer les droits acquis des retraités, de vouloir tuer le système par répartition. Une guérilla parlementaire de très mauvaise foi, entrecoupée de rappels à l'ordre et de vives tensions à mesure que l'heure fatidique approchait. « Une première fois en 2023, le camp présidentiel a fait passer sans vote leur réforme. Hier, ils ont encore empêché le débat démocratique en faisant de l'obstruction systématique », commente Denis Gravouil, dirigeant confédéral de la CGT. Mardi dernier, dans une lettre adressée aux députés du bloc central et de la droite, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, avait demandé à laisser le vote à l'Assemblée nationale sur l'abrogation de la réforme des retraites aller à son terme. Elle avait invité les élus favorables à la réforme à « voter contre la proposition de loi et à l'expliquer à leurs électrices et électeurs ». Elle leur avait rappelé qu'en dépit des divergences d'opinions, des électeurs s'étaient mobilisés pour faire barrage à l'extrême droite. « Ce vote vous oblige », leur avait t-elle écrit.
« Nous n'allons pas lâcher le morceau car le sujet des retraites reste une préoccupation. La rue va devoir s'en emparer, on va en parler dans les manifs de décembre », martèle Denis Gravouil, qui rappelle par ailleurs que « la vague de licenciements touche d'abord des travailleurs seniors. Or, la nouvelle convention assurance chômage recule de deux ans les bornes d'âge offrant de meilleures conditions d'indemnisation aux plus de 55 ans ».
Depuis les mobilisations massives en 2023 contre cette réforme inique, la CGT est restée à l'offensive, notamment en maintenant le contact avec les députés du Nouveau front populaire. Le 21 octobre dernier, le syndicat participait à une conférence sur le financement des retraites organisée par la commission des finances de l'Assemblée. La CGT avait pu dresser des pistes en matière de ressources possibles, parmi lesquelles une hausse des cotisations sociales employeurs, une révision de l'assiette soumise à cotisations, l'égalité de salaire femme-homme. La CGT a par ailleurs mis en place une plateforme d'interpellation des députés, « allô parlement ».
Le débat parlementaire d'hier aura montré une chose : le camp présidentiel ne veut pas d'un autre possible. Tout comme il l'aura montré lors des discussions sur le budget, où il a rejeté les amendements portés par le NFP visant à plus de justice fiscale. Dès lundi, le gouvernement Barnier s'expose à une possible censure, avec le passage en force par 49-3, du budget pour la Sécurité Sociale.
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