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mobilisation

À l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine les étudiants entrent en jeu contre la réforme des retraites

22 mars 2023 | Mise à jour le 27 mars 2023
Par | Photo(s) : Bapoushoo
À l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine les étudiants entrent en jeu contre la réforme des retraites

En solidarité avec les éboueurs en grève, des centaines d'étudiants ont organisé une manifestation à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), ce mardi 21 mars. Mobilisés, ils expriment leur rejet de la réforme des retraites.

« A bas les réquisitions, les vrais déchets, c’est les patrons » scandent en cœur les étudiants venus de toute l'île de France, devant le plus grand incinérateur d'Europe à Ivry-sur-Seine (94). Le rythme de marche est soutenu, « ce sont les jeunes ! » , s’exclame un militant cégétiste. La manifestation s'est élancée vers 14h00 depuis la station de gestion des déchets, en direction de la gare d'Austerlitz. Les étudiants de la faculté de Tolbiac, la Sorbonne et d'autres universités mobilisées composent le cortège. Lundi 20 mars, l'occupation des locaux de Tolbiac avait rassemblé plus de 1000 étudiants dans un amphithéâtre. Ces derniers dénonçaient l'utilisation du 49.3 du gouvernement et l'inhumanité de la réforme des retraites. Cette manifestation fut le théâtre de violences policières : nasse, gazage et matraquage gratuit. À l'instar de l'évacuation brutale des éboueurs grévistes le 17 mars dernier. Affirmant leur soutien au combat des travailleurs et travailleuses de la propreté de la ville Paris, la jeunesse étudiante prend la parole.

Une jeunesse déterminée à ne pas subir l'avenir

Brandissant son haut-parleur devant le cortège, Mathis, étudiant en master de physique et militant au NPA Jeunes galvanise les troupes « La réforme des retraites, c'est un concentré de tout ce qui se fait de plus dégueulasse. On veut nous exploiter davantage, sans avoir notre mot à dire. Reprenons le contrôle de notre avenir ! »

« On a tout à gagner dans ce conflit, il va au-delà de la réforme des retraites. Va-t-on continuer à subir la loi du capital tout au long de notre vie ? ,s’insurge Victor, président de l'UNEF à Nanterre. Le coût de la vie augmente, l'écologie le gouvernement s'en fout ». Pour le jeune syndicaliste, la bataille doit se mener dans la rue « Le terrain qu'il faut occuper, c'est le piquet de grève, les gares, les facs, les usines. Il faut que tout ça se combine par des manifestations de masse. »
Léonard, étudiant à la faculté de Tolbiac, ajoute que « les jeunes ont davantage envie de se politiser, les assemblées générales dans les facs se multiplient. Cela montre une volonté de se battre pour son avenir, de ne plus se laisser faire ».

Mobilisés avec leurs ainés

L'un des arguments avancés par le gouvernement pour justifier le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, était l'augmentation de l'espérance de vie. Pourtant, selon l'Insee, un travailleur soumis toute sa vie aux conditions de travail pénibles (accidents, maladies, expositions à des produits toxiques …) a 18 % de risque de mourir avant 65 ans s'il est ouvrier sur le territoire français. « Savoir que mes parents vont se tuer à la tâche, ça ne passe pas, ça m'est insupportable. On se mobilise pour nos parents, ce sont eux qui ont travaillé dans des milieux pénibles surtout les miens qui sont issus de l'immigration. » proteste Myriam, étudiante en droit à la Sorbonne.