Conférence sociale : tout ça pour ça !
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Les négociations annuelles obligatoires de décembre dernier, Nicolas Euzenot, le délégué syndical central de la CGT-Castorama, les a toujours en travers de la gorge. Il n'est pas le seul. « Ces NAO ont été une supercherie totale. Il y a eu quatre réunions auxquelles on n'a pas eu notre mot à dire et, à la fin, on nous a dit : “Ce sera 1 % d'augmentation générale et c'est tout”. En dessous de l'inflation ! »
Pas de quoi réjouir les quelque 12 500 employés de l'enseigne. « 70 % touchent le Smic et, avec les primes qui s'amenuisent, nos rémunérations fondent d'année en année », constate Nicolas qui déplore une « prime de participation amputée de 40 % l'année dernière ». D'autant que s'ajoutent à cela des « conditions de travail qui se dégradent de mois en mois, un turnover important avec des salariés qui ne sont pas remplacés et de nouvelles tâches qui s'ajoutent pour les autres ».
Le 9 janvier, une dizaine de salariés CGT et FO décidait d'occuper jour et nuit le magasin d'Englos, lieu historique du groupe. Forçant la direction à rouvrir les négociations.
« Nos deux revendications étaient une augmentation de 100 euros net pour tous les salariés et une “prime Macron” de 1000 euros », détaille le délégué. Alors qu'une cinquantaine de magasins sur les 102 que compte le groupe se mobilisent à travers la France pour soutenir cette revendication, et leurs délégués, la réponse tombe, cinglante. « Pour l'augmentation, c'était clairement “On ne reviendra pas dessus”, quant à la “prime Macron”, c'était “300 euros et soyez contents” », témoigne-t-il.
Aussi, le 1er février, plus d'une soixantaine de magasins de la marque manifestent, entre débrayages et mobilisations, leur rejet de cette proposition. Ils sont rejoints pour l'occasion par des salariés de Brico Dépôt, autre enseigne dont la direction générale est commune à Castorama et où « les conditions de travail sont les mêmes voire pire ». La rencontre avec le directeur général, Christian Mazauric, reste sans suite.
Le 28 février, nouvelle action. Cette fois-ci, c'est la plateforme logistique de Castorama, située à Châtres, en Seine-et-Marne, et confiée à un sous-traitant exclusif, ID Logistics, qui est visée. Elle restera paralysée pendant deux jours. Déclenchant la saisie, par le tribunal de Grande instance de Melun, d'un médiateur qui, mandaté sur place, ne pourra que constater le manque évident de dialogue de la part de la direction. Laquelle, pour résoudre le conflit, ne propose rien d'autre que de mettre un terme à la grève chez son sous-traitant. La justice se prononcera jeudi 7 mars.
Une chose est sûre, « Kingfisher ne nous a jamais rien apporté depuis que nous sommes passés sous son contrôle », relève Nicolas Euzenot. Avant de prévenir : « d'autres actions sont à venir ».
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