Hôpital public : un démantèlement programmé ?
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Malgré la multiplication des plans censés assurer aux seniors les moyens nécessaires pour pouvoir vieillir en toute dignité, la France manque encore cruellement d'effectifs pour encadrer les personnes âgées.
Le dernier plan en date, le Plan solidarité grand âge, prévoit en effet la présence de 65 soignants pour 100 patients, soit un tiers de moins que la préconisation de la CGT : 1 soignant pour chaque résident. Mais à l'heure actuelle, en Rhône-Alpes, le ratio n’est que de 0,38 aidant par patient. Une honte pour la centaine de manifestants qui se sont rendus jeudi 26 novembre devant l'assemblée plénière de la Conférence régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA), à Lyon.
Sur le terrain, ce manque de personnel se traduit par la nécessité de faire plus en moins de temps. Les visites sont réduites à des passages de 30 minutes pour effectuer « le strict minimum », comme l'explique Martine Lapierre, aide à domicile pour l'association ardéchoise AAD. « Des fois, on est obligés de les faire manger sur la chaise-pot, parce qu'on n'a pas le temps de tout faire en trente minutes. On est dans la maltraitance institutionnalisée. »
La situation n'est guère meilleure dans les EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). Derrière cet acronyme, il s'agit en fait de maisons de retraite où, la nuit, seules deux personnes – comme Annie Carrier, aide-soignante – ont parfois la charge de s'occuper de quatre-vingts résidents. Des conditions de travail qui lui rappellent ses débuts dans le métier, en 1976.
« Je trouve qu'on retourne en arrière », explique-t-elle les larmes aux yeux, « à l'époque, les personnes âgées étaient parfois laissées seules la journée entière, la chemise ouverte, sur une chaise-pot . C'est une chose que je ne voudrais pas revoir. Ni pour nos parents ni pour nous dans les années à venir. »
La perspective de vieillir dans de telles conditions ne la réjouit guère. Il en va de même pour la plupart des passants à qui Annie distribue ses tracts. Mais, au quotidien, les familles ont souvent peu de patience. Elles sont de plus en plus sollicitées financièrement et voient les conditions d'hébergement de leurs pères ou de leurs mères se dégrader. « Elles se sentent coupables », confie Martine, et au final c'est sur le personnel déjà à bout qu'elles se défoulent.
Selon l'INSEE, en 2050, un tiers de la population française sera âgée de plus de 60 ans. Si l'évolution de la pyramide des âges n'est pas gérée correctement, la population vieillissante sera ressentie comme un fardeau par la société, alors qu'elle pourrait être un atout. En permettant le développement d'un secteur économique très demandeur en main-d'œuvre, de nombreux emplois seraient alors à pourvoir.
? Le plan du gouvernement pour l'adaptation de la société au vieillissement
? Le comité régional CGT Rhône-Alpes
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