23 décembre 2018 | Mise à jour le 20 décembre 2018
Gardien de la culture que le numérique n'a pas détrôné, le livre, l'écrit sont sublimés par les aquarelles de l'artiste alsacien Albert Hartweg. La beauté des oeuvres réunies dans l'ouvrage Empreintes sont autant de rappels qu'il existe un monde hors du numérique.
Au commencement était… le papier. Qu'Albert Hartweg marie à l'eau, à la couleur et à la lumière pour conter à sa manière délicate d'aquarelliste, une grande histoire des livres.
Les lecteurs et amateurs de peinture ne pourront qu'être touchés par la douce nostalgie qui émane de ses œuvres. Le livre, le journal, le stock d'un bouquiniste, les rayons d'une ancienne librairie, un grenier ou le désordre d'un atelier d'artiste semblent autant d'évocations d'un temps où toute la culture du monde se déclinait sur papier.
Le vide devant le mur, laissé par une bibliothèque vendue est le plus profond que je connaisse.Erri De Luca, Le jour avant le bonheur
La délicatesse de l'aquarelle, la finesse de l'observation de l'artiste, les petites touches personnelles dont il émaille ses œuvres en y glissant quelques clins d'œil, les poèmes de Lionel Droitecour qui viennent en contrepoint font de ce livre un objet à la fois original et tout à fait touchant. On se prend à songer à ce que ces livres oubliés murmurent, au moment où ces ateliers déserts reprennent vie, à la créativité et à l'imagination dont ces lieux regorgent, pour peu qu'un humain y entre et se saisisse d'un livre, d'un journal ou d'un pinceau.
Saluons le soin apporté par les éditions alsaciennes Scribest à la qualité de reproduction des aquarelles. Il émane de ce beau travail une douce mélancolie, une poésie du quotidien sublimée par le regard de l'artiste. De la bien belle ouvrage…
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