1500 postes d’internes en moins à la rentrée
Les hôpitaux publics vont devoir tourner avec moins d’étudiants en médecine, devenus des rouages essentiels d’un système de soins à bout de souffle. Le gouvernement... Lire la suite
Opérations non-urgentes déprogrammées, réquisition de personnels pour assurer la continuité des soins, pourcentages de grévistes déclarés exceptionnels (80 % à l'APHP de Paris), brassards ou sparadraps sur les blouses, draps de lit transformés en banderoles, tous les signes d'une mobilisation exceptionnelle notamment de la communauté hospitalière étaient réunis ce jeudi pour défendre l'hôpital et le système de santé et d'action sociale.
À Paris, c'est par milliers que les personnels, toutes catégories confondues ont défilé à l'appel des collectifs Inter blocs, Inter Hôpitaux, Inter Urgences, le Printemps de la psychiatrie, et les organisations syndicales représentatives médicales ainsi que paramédicales AMUF, APH, CFE — CGC, CFTC, CFDT, CGT, SNPHARE, SUD, UNSA et la Coordination nationale des Comités de défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité.
Insatisfaits des premières mesures financières arrachées par 7 mois de grève des urgences, syndicats et collectifs exigent d'être reçus par le Premier ministre. La gestion de la crise par la ministre de la Santé semble avoir exaspéré la communauté hospitalière au point que les syndicats et les collectifs en appellent désormais à la tête de l'exécutif pour engager des négociations urgentes en particulier sur l'emploi, les salaires, les moyens financiers des établissements. Les manifestants réclamaient donc notamment « une revalorisation de l'Ondam à au moins 5 % dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale ».
« Alors que les services sont d'ores et déjà exsangues et ne disposent plus des moyens nécessaires à la mise en œuvre des missions, les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale au titre de l'année 2020 sont marqués une nouvelle fois du sceau de l'austérité et d'économies supplémentaires à faire », a déploré la CGT dans un communiqué publié en fin de journée.
La pression exercée par le mouvement sur le gouvernement n'est pas sans effet et selon le Journal du Dimanche Agnès Buzyn a promis en réponse un « plan de soutien » qui mettra l'accent sur « un meilleur investissement courant » et « la revalorisation des salaires, notamment en début de carrière ».
Révélées par la dernière édition du Journal du Dimanche, ces mesures pourraient impliquer une hausse de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie non encore chiffrée, mais le gouvernement aurait exclu d'annuler la dette de 30 milliards d'euros des hôpitaux. Ces annonces gouvernementales dans la presse n'ont pas été du goût des sénateurs qui doivent examiner le PLFSS 2020.
En réaction, les sénateurs de la commission des Affaires sociales ont décidé de suspendre l'examen du budget de la sécurité sociale. « Nous sommes très satisfaits qu'Agnès Buzyn ait obtenu gain de cause et que la limite de 2,3 % (de l'Ondam) ait été levée, explique Jean-Marie Vanlerenberghe vice-président de la commission des Affaires sociales et rapporteur sur le projet de budget de la Sécu.
« Le problème, pour nous, vient du calendrier : nous allons débattre pendant une semaine d'une loi avec un Ondam limité, projet de budget que nous voterons le 19 novembre. Et le lendemain, le 20 novembre, la ministre va annoncer un plan qui rendra caduc notre vote, puisque le niveau de l'Ondam devrait y être relevé. »
Les sénateurs n'ont pas l'air d'apprécier la méthode du gouvernement : « C'est une marque d'irrespect pour le Parlement qu'il aurait été facile d'éviter : Agnès Buzyn aurait pu inclure les mesures de son plan à l'occasion de notre débat au Sénat et nous, élus de la République, aurions ainsi pu tout de suite en débattre », estime encore Jean-Marie Vanlerenberghe.
Difficile pour le gouvernement d'échapper à un desserrement de l'étau financier qui asphyxie véritablement les établissements de santé. D'ailleurs, dans une tribune publiée mercredi 13 novembre par Le Monde, 70 directeurs médicaux de l'Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) appellent à augmenter le budget alloué à la santé et à revaloriser les salaires des soignants, redoutant un « point de rupture irréversible ».
« Nous ne sommes plus en mesure d'assurer nos missions dans de bonnes conditions de qualité et de sécurité des soins », s'alarment les signataires. Faute de personnel, « des centaines de lits d'hospitalisation » et « des dizaines de salles d'opération » sont fermés, « chaque semaine des unités de soin ferment », poursuivent les auteurs de la tribune.
Les hôpitaux publics vont devoir tourner avec moins d’étudiants en médecine, devenus des rouages essentiels d’un système de soins à bout de souffle. Le gouvernement... Lire la suite
En déplacement au CHU de Nantes début août, le ministre de la santé et de la prévention François Braun déclarait qu’il n’y avait pas de fermetures de services... Lire la suite