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CINÉMA

Au Chili, « la Cordillère des songes » libéraux, par Guzmán

2 novembre 2019 | Mise à jour le 17 octobre 2019
Par | Photo(s) : Pyramid Distribution
Au Chili, « la Cordillère des songes » libéraux, par Guzmán

Il n'en avait pas fini avec la dictature de Pinochet et ses reliquats. Alors qu'il approche de ses 80 ans, que sa voix (off) habille son récit d'une profondeur intime, Patricio Guzmán continue son œuvre documentaire sur le Chili.

Inlassablement, amoureusement, douloureusement. Depuis La Bataille du Chili (1973) et jusqu'aux deux derniers Nostalgie de la lumière (2010) et Le bouton de nacre (2015), il n'a cessé de remuer la mémoire collective de son pays, d'essayer de comprendre ses conséquences sur une population qu'il regarde avec la distance d'un exilé. Au fur et à mesure des titres, la démarche cinématographique a évolué.

Après l'urgence du témoignage, la nécessité de la vérité historique, la pertinence de l'analyse politique, l'auteur a emprunté des voies géographiques, mystiques. Dans La Cordillère des songes, le voilà qui s'attaque à la cordillère des Andes pour filer la métaphore de sa présence immuable, monumentale, mais inconnue. Des mystères que recèle cette imposante colonne vertébrale, il tire bien des révélations d'un passé trouble et des traumas à partir desquels s'est fondée la société contemporaine chilienne.

Parfois filmée avec des drones, l'image est somptueuse, tandis que les témoignages d'historiens et de cinéastes font froid dans le dos. Le modèle économique néo-libéral imposé par les terribles exactions de la dictature a permis une concentration de la propriété individuelle qui se perpétue.

La Cordillère des SongesRéalisé par Patricio Guzman. Sortie le 30 octobre 2019. 1 h 24